Lugano (awp) - Confrontées aux vicissitudes du contexte international, les entreprises tessinoises s'efforcent de diversifier leurs débouchés. Essentiellement tributaires du nord de l'Europe et des Etats-Unis pour leurs exportations, elles s'intéressent désormais à de nouveaux marchés.

"Le contexte incertain est un élément avec lequel les entreprises ont dû apprendre à composer", a indiqué mercredi Luca Albertoni, directeur de la Chambre de commerce tessinoise (Cc-Ti) dans un entretien à AWP, en marge de la présentation de son dernier baromètre conjoncturel.

Selon leur secteur d'activité, les entrepreneurs tessinois ressentent à des degrés divers les incertitudes liées au Brexit, aux relations avec l'Union européenne (UE) ou les tensions commerciales sino-américaines.

De manière générale, l'UE reste le principal marché d'exportation du canton italophone, dont il représente à lui seul plus de la moitié. "L'industrie manufacturière exporte beaucoup en Allemagne et dans les pays du Nord de l'Europe", précise M. Albertoni, alors que la pharma écoule une bonne partie de sa production aux Etats-Unis.

Russie, Kazakhstan et Canada

Parmi les débouchés prometteurs, il cite la Russie et le Kazakhstan, même si leur part dans les exportations tessinoises reste marginale, à moins de 5%. "Le Canada, qui cherche actuellement des alternatives aux Etats-Unis, présente également un potentiel intéressant pour les fintech", assure le patron de la Cc-Ti.

Reste que si ces nouveaux marchés constituent autant d'alternatives, le volume des échanges est encore trop modeste pour pouvoir substituer les débouchés traditionnels des entreprises basées au sud du Gothard.

La satisfaction et l'optimisme affichés par les entrepreneurs tessinois contraste avec les dernières données macro-économiques recensées par l'Institut de recherches économiques (IRE) de l'Université de la Suisse italienne (USI).

Celles-ci faisaient état d'un recul de l'activité, des recettes et des commandes dans la plupart des secteurs au 3e trimestre 2018, même si les perspectives restaient positives pour la fin de l'année, à l'exception de la branche du tourisme et de la restauration.

"Notre enquête prend en compte l'ensemble de l'année et le premier semestre particulièrement solide a plus que compensé le trou d'air observé au 3e trimestre", fait remarquer M. Albertoni. Interrogé sur l'impact du franc fort, il souligne la résilience du tissu industriel tessinois. Selon lui, "c'est toujours un problème qui pèse sur les marges et la capacité d'investissement, mais les entreprises ont su s'adapter".

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