(Actualisé avec conclusions du Conseil)

par Gabriela Baczynska et Alastair Macdonald

BRUXELLES, 21 mars (Reuters) - A huit jours de la date du Brexit initialement prévue, les chefs d'Etat et de gouvernement européens ont accepté jeudi de la reporter au 22 mai ou au 12 avril, selon la ratification ou non de l'accord de retrait la semaine prochaine au Parlement britannique.

Si la Chambre des communes le ratifie, la nouvelle date butoir sera le 22 mai, ont décidé les vingt-sept chefs d'Etat et de gouvernement européens réunis à Bruxelles en l'absence du Royaume-Uni. Dans le cas contraire, le Royaume-Uni devra décider d'ici le 12 avril s'il participe aux élections européennes de la fin mai.

S'il choisit de participer à ce scrutin, le gouvernement britannique pourrait obtenir un autre report, qui ne sera pas automatique. Il devrait par exemple proposer un changement politique - comme une élection ou un nouveau référendum - ou modifier ses lignes rouges pour sa relation futures avec l'Union, dit-on de source diplomatique. S'il ne participe pas aux élections, il sortira de l'Union le 12 avril.

Le Royaume-Uni a accepté ces propositions, a annoncé le président du Conseil européen, Donald Tusk, à l'issue de la première journée du sommet des dirigeants européens à Bruxelles.

Jusqu'au 12 avril, toute les options resteront ouvertes, a-t-il ajouté.

Dans ses conclusions, le Conseil européen appelle à poursuivre les travaux de préparation à une sortie sans accord.

Theresa May avait demandé mercredi aux Européens de reporter la date du Brexit du 29 mars au 30 juin.

La Première ministre britannique avait assuré à son arrivée à Bruxelles que son gouvernement oeuvrait à construire une majorité pour obtenir la ratification de l'accord de retrait, rejeté à deux reprises, en janvier et plus tôt ce mois-ci. Mais ses alliés unionistes nord-irlandais du DUP ont signalé qu'ils n'étaient pas encore prêts à voter cet accord.

Le Premier ministre irlandais, Leo Varadkar, concerné au premier chef par le Brexit, a assuré que personne ne voulait d'une sortie sans accord mais jugé la situation à Londres "chaotique".

L'accord de retrait avait été rejeté le 12 mars par 391 voix contre 242, signifiant que Theresa May devait faire changer d'avis 75 parlementaires pour le voir ratifié. (Avec Jan Strupczewski, Jean-Baptiste Vey, William James, Thomas Escritt et le bureau européen de Reuters)