BREXIT-MAY MET EN GARDE L'UE, NÉGOCIATIONS BLOQUÉES

LONDRES/BRUXELLES - La Première ministre britannique Theresa May impute à l'Union européenne la charge de faire des concessions sur la question du "backstop" pour la frontière nord-irlandaise, au risque de voir la Grande-Bretagne quitter l'UE sans accord, une éventualité qu'elle dit contraire aux intérêts européens.

Négociateurs britanniques et européens se trouvent dans une impasse à propos de la clause de sauvegarde ("backstop") nord-irlandaise, mécanisme qui doit éviter le rétablissement de contrôles douaniers le long de la frontière entre la République d'Irlande et la province britannique d'Irlande du Nord.

Theresa May tente d'obtenir de la part de Bruxelles des garanties sur le caractère temporaire de ce "backstop" afin de convaincre le Parlement britannique d'adopter l'accord de Brexit lors d'un nouveau vote la semaine prochaine. Les députés britanniques avaient massivement rejeté en janvier le plan de sortie négocié par May avec Bruxelles.

"De même que les députés feront face à un choix important la semaine prochaine, l'UE doit faire un choix, elle aussi. Nous sommes les deux parties prenantes de ce processus. Il est dans l'intérêt des Européens que le Royaume-Uni quitte le bloc avec un accord", va déclarer May vendredi lors d'un discours dans le nord de l'Angleterre, selon des extraits diffusés au préalable.

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L'EX-DIRECTEUR DE CAMPAGNE DE TRUMP CONDAMNÉ À PRÈS DE 4 ANS DE PRISON

ALEXANDRIA, Virginie - Paul Manafort, l'ex-directeur de campagne de Donald Trump, a été condamné jeudi par un juge fédéral à près de quatre ans de prison pour des malversations financières découvertes dans le cadre de l'enquête du procureur spécial Robert Mueller sur les soupçons d'ingérence russe dans l'élection présidentielle américaine de 2016.

Le juge T.S Ellis du tribunal du district d'Alexandria, en Virginie, a fixé une sentence de 47 mois de réclusion pour Paul Manafort, jugé coupable en août dernier de fraudes fiscale et bancaire, et lui a imposé de payer une amende de 50.000 dollars et de restituer un peu plus de 24 millions de dollars.

Durant un second procès en septembre dernier, l'ancien directeur de campagne de Donald Trump a plaidé coupable des chefs d'accusation de conspiration contre les Etats-Unis et d'entrave à la justice, et a accepté de coopérer à l'"enquête russe" menée par le procureur spécial Robert Mueller.

Le procès de Manafort, s'il ne portait pas sur des faits directement liés à une possible collusion entre les membres de l'équipe de campagne Trump et des responsables russes, était le premier à découler des investigations menées par Mueller.

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BELGIQUE-LE DJIHADISTE FRANÇAIS MEHDI NEMMOUCHE RECONNU COUPABLE D'"ASSASSINATS TERRORISTES"

BRUXELLES - Après deux mois de procès, le djihadiste français Mehdi Nemmouche a été jeudi reconnu coupable de "quatre assassinats terroristes" commis lors de l'attaque au Musée juif de Bruxelles en mai 2014, a annoncé le porte-parole du parquet fédéral belge.

L'un des avocats de Nemmouche a déclaré que son client respectait la décision du jury et n'interjetterait pas appel du verdict.

La sentence sera connue à une date ultérieure.

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ALGERIE-BOUTEFLIKA APPELLE À LA VIGILANCE CONTRE LE RISQUE DE "CHAOS"

ALGER - Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a appelé jeudi à la vigilance contre une possible infiltration du mouvement de contestation contre sa candidature à un cinquième mandat par une "quelconque partie insidieuse, de l'intérieur ou de l'extérieur", susceptible de provoquer le chaos.

Agé de 82 ans, Abdelaziz Bouteflika ne s'est pas exprimé en public depuis son accident vasculaire cérébral en 2013 et se trouve actuellement à Genève pour des raisons médicales.

De nouvelles manifestations ont eu lieu jeudi, avec notamment la participation de plusieurs centaines d'avocats.

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REDDITIONS ET CAPTURES DE CENTAINES DE DJIHADISTES DANS L'EST DE LA SYRIE

AUX ENVIRONS DE BAGHOUZ, Syrie - Plusieurs milliers de personnes pourraient encore se trouver le dernier réduit du groupe Etat islamique (EI) dans l'est de la Syrie, a déclaré jeudi un représentant des Forces démocratiques syriennes (FDS).

Des centaines de djihadistes se sont rendus et près de 400 autres ont été capturés mercredi par la milice arabo-kurde soutenue par la coalition internationale sous commandement américain.

Plus de 2.000 civils ont par ailleurs été évacués mercredi de Baghouz, située sur les rives de l'Euphrate, non loin de la frontière irakienne.

Baghouz est la dernière zone habitée aux mains de l'EI, qui tient par ailleurs quelques secteurs désertiques plus à l'ouest.

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WASHINGTON DEMANDE À L'ONU DES RESTRICTIONS CONTRE L'IRAN

NATIONS UNIES - Les Etats-Unis ont accusé jeudi l'Iran de contrevenir à une résolution du Conseil de sécurité de l'Onu en procédant à un test de missile balistique et au lancement de deux satellites, et ont demandé au Conseil de sécurité de réinstaurer des restrictions plus sévères contre Téhéran.

Suite à l'accord de Vienne sur le programme nucléaire iranien, le Conseil de sécurité des Nations unies a voté en 2015 une résolution "appelant" l'Iran à s'abstenir de travaux sur son programme balistique destinés à produire des armes nucléaires.

Dans une lettre adressée aux membres du Conseil de sécurité, l'ambassadeur par intérim des Etats-Unis à l'Onu a déclaré que l'Iran avait procédé au test d'un missile de moyenne portée le 1er décembre dernier et a tenté de placer deux satellites sur orbite le 15 janvier et le 5 février.

"L'Iran a procédé à ces trois lancements au mépris de la volonté exprimée par le Conseil de sécurité de l'Onu, et de telles provocations continuent de déstabiliser l'ensemble du Moyen-Orient", écrit Jonathan Cohen, qui demande à l'instance que de tels agissements aient de "réelles conséquences" pour Téhéran.

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TENSIONS ACCRUES À ROME À PROPOS DU TGV LYON-TURIN

ROME - Les divergences sur la construction de la liaison TGV entre Lyon et Turin ont connu une soudaine escalade jeudi, avec un vif échange par presse interposée entre les deux vice-présidents du Conseil italien, et pourraient mettre en péril la coalition gouvernementale en Italie.

Le projet est au point mort depuis des mois parce que les populistes du Mouvement 5-Etoiles (M5S) s'y opposent, alors que leurs partenaires gouvernementaux de la Ligue (extrême droite) y sont favorables.

Après que le chef de file de la Ligue, Matteo Salvini, a déclaré dans un entretien télévisé jeudi soir qu'il ne ferait pas marche arrière et que son parti ne "signerait jamais" un décret pour bloquer le projet, le dirigeant du M5S Luigi di Maio l'a accusé de vouloir mener le gouvernement à sa chute.

"Il en portera la responsabilité devant des millions d'Italiens", a déclaré Di Maio dans un communiqué. "Je considère qu'il s'agit d'un comportement irresponsable", a-t-il ajouté.

Le Premier ministre italien, Giuseppe Conte, a émis plus tôt dans la journée des doutes quant à la viabilité du projet, ajoutant qu'il en ferait part à la France et à l'Union européenne, qui a promis de financer environ 40% des coûts.

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FRANCE-CONDAMNÉ PAR LA JUSTICE, LE CARDINAL BARBARIN VA REMETTRE SA DÉMISSION AU PAPE

LYON - Condamné à six mois de prison avec sursis pour non-dénonciation d'agressions sexuelles sur mineurs, le cardinal-archevêque de Lyon, Philippe Barbarin, a annoncé jeudi qu'il allait remettre sa démission au pape.

Le Primat des Gaules et cinq autres responsables prévenus étaient soupçonnés d'avoir couvert, en ne dénonçant pas à la justice, les actes du père Bernard Preynat, prêtre du diocèse de Lyon, poursuivi pour des agressions sexuelles sur de jeunes scouts.

Le tribunal correctionnel a en revanche prononcé la relaxe des cinq autres prévenus, l'archevêque d'Auch, Maurice Gardès ; l'évêque de Nevers, Thierry Brac de La Perrière ; le prêtre Xavier Grillon ; et les deux laïcs, Pierre Durieux, ex-directeur de cabinet de Philippe Barbarin, et Régine Maire, chargée par l'archevêché de recevoir les victimes de pédophilie.

Les avocats du cardinal Barbarin ont annoncé qu'ils feraient appel de sa condamnation.

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LA BCE REPOUSSE LA HAUSSE DES TAUX, APPORTE DES LIQUIDITÉS AUX BANQUES

FRANCFORT - La Banque centrale européenne (BCE) a procédé à un revirement dans la normalisation de sa politique monétaire jeudi, reportant la première hausse de ses taux directeurs à l'année prochaine au plus tôt et annonçant le lancement de nouvelles opérations de refinancement à long terme ciblées en septembre, afin de contrer le ralentissement de la croissance au sein de la zone euro.