Londres (awp/afp) - Le taux de chômage au Royaume-Uni a reculé à 4,0% lors des trois mois achevés à fin novembre, au plus bas depuis 44 ans, tandis que le pouvoir d'achat des ménages a poursuivi sa hausse, a annoncé mardi l'Office des statistiques nationales (ONS).

Ce taux est inférieur aux attentes des économistes interrogés par Bloomberg, qui tablaient sur un maintien à 4,1% comme à fin octobre.

Malgré les incertitudes du Brexit et le ralentissement de la croissance, tous les signaux sont au vert sur le marché de l'emploi au Royaume-Uni.

À 4,0%, le taux de chômage n'a plus été aussi bas depuis le début de l'année 1975. Le pays n'a jamais compté autant de personnes occupant un emploi, à 32,53 millions, un chiffre en forte hausse sur un an.

Le taux d'emploi atteint 75,8%, un sommet depuis le début de la compilation de ces statistiques en 1971.

Le pays a enregistré 141.000 créations d'emplois nettes par rapport à fin août, soit bien plus que prévu par Bloomberg (87'000).

"Les entreprises souhaitent embaucher tant qu'elles le peuvent, compte tenu des craintes grandissantes sur la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée dans certains secteurs", notamment en raison d'une baisse de l'immigration en provenance de l'UE, suggère Howard Archer, économiste chez EY Item Club.

L'ONS a dévoilé dans la même publication des chiffres encourageants sur l'évolution des salaires, qui ont augmenté de 3,4% (primes comprises) sur un an, un rythme jamais connu depuis l'été 2008 et bien plus élevé que l'inflation qui avait ralenti à 2,3% en novembre.

Les salaires gagnent en vigueur au moment même où la hausse des prix faiblit inexorablement en se rapprochant des 2%. Résultat, les ménages gagnent en pouvoir d'achat, si bien que le revenu réel (bonus compris) s'est élevé de 1,2% à fin novembre, selon l'ONS.

Ces chiffres peuvent susciter quelques espoirs sur la croissance économique dans les prochains mois, la consommation des ménages en étant un des principaux moteurs.

Reste que le flou politique total entourant les conditions de la sortie de l'UE pourrait limiter les velléités des ménages d'ouvrir en grand leur portefeuille, tout comme il contraint les entreprises à réfléchir à deux fois avant d'investir.

afp/ol