Londres (awp/afp) - La croissance de l'activité du secteur manufacturier au Royaume-Uni a atteint un sommet en six mois en décembre, portée par la hausse des stocks constitués par les entreprises en prévision du Brexit, a annoncé mercredi le cabinet Markit.

L'indice PMI des directeurs d'achat des entreprises du secteur a progressé à 54,2 points en décembre, contre 53,6 en novembre.

Le chiffre est plus élevé que prévu par les économistes interrogés par Bloomberg qui tablaient en moyenne sur 52,5 points.

Cette bonne performance du secteur manufacturier n'est toutefois pas le reflet d'une économie en meilleure forme mais plutôt des préparatifs du Brexit qui poussent les entreprises à constituer des stocks.

Les milieux d'affaires ne veulent pas être pris au dépourvu à moins de trois mois de la sortie de l'UE prévue fin mars et au moment où les risques d'un Brexit sans accord sont très élevés.

Un divorce brutale et sans concession signifierait un retour aux contrôles douaniers et perturberait la chaîne d'approvisionnement des nombreuses sociétés faisant commerce avec l'UE.

La Première ministre conservatrice Theresa May va tenter en janvier de faire voter par le Parlement l'accord négocié avec Bruxelles mais rien ne dit qu'elle y parviendra compte tenu des divisions au sein de son propre camp.

Commentant l'indice PMI de décembre, Rob Dobson, un responsable du cabinet IHS Markit, évoque "un soutien de court terme des stocks et des nouveaux contrats alors que les entreprises accélèrent leurs préparatifs avant un Brexit potentiellement désordonné".

Les nouvelles commandes, reflets de la demande des clients pour élever leurs stocks, ont atteint un plus haut en 10 mois, selon l'étude.

M. Dobson prévient toutefois que cet effet positif ne sera que de courte durée pour l'indice PMI qui devrait subir plus tard dans l'année le contrecoup quand les entreprises voudront écouler leurs stocks.

Et la constitution de stocks ne fait en outre que confirmer la préoccupation des entreprises à l'approche du Brexit, ce qui pèse sur les investissements et in fine sur l'économie.

Les incertitudes du Brexit rendent d'ailleurs très difficile toute prévision sur la croissance britannique pour 2019, comme le montre une étude publiée mercredi par le FT auprès de 80 économistes.

Nombre d'entre eux ont confié au quotidien britannique des affaires qu'une prévision pour l'année qui s'ouvre était quasi-impossible pour l'heure. Dans le meilleur des cas, la croissance pourrait atteindre 1,5%, soit le même rythme qu'attendu pour 2018, selon le FT.

afp/rp