Londres (awp/afp) - Les professionnels de l'automobile au Royaume-Uni ont prévenu mardi que la production de voitures allait s'écrouler en cas de Brexit sans accord avec l'UE, au moment où le secteur souffre déjà d'un coup de frein de la demande mondiale.

L'Association des constructeurs et des vendeurs automobiles (SMMT) a publié une étude sur les conséquences attendues des divers résultats possibles des négociations autour du Brexit. Initialement prévue le 31 mars, la sortie britannique de l'Union européenne a été repoussée au 31 octobre sur fond de blocage politique au Royaume-Uni.

Si les négociations entre Londres et Bruxelles finissaient de façon "positive" avec "un accord favorable et une période de transition maintenant le statu quo", la production de voitures au Royaume-Uni pourrait s'établir à 1,36 million cette année, certes moins qu'en 2018 (1,52 million), mais elle remonterait ensuite pour atteindre 1,42 million en 2021, d'après la SMMT.

A l'inverse, si le pays sort de l'UE sans accord avec Bruxelles - ce qui introduirait des droits de douane importants -, la production dégringolerait d'environ 30% par rapport à ses niveaux récents, prévoit la SMMT. Elle tomberait à 1,07 million de voitures en 2021, revenant à ses niveaux déprimés du milieu des années 1980.

"Malgré la prolongation des négociations, le compte à rebours du Brexit tourne toujours et le spectre d'une sortie sans accord demeure", a prévenu le directeur général de la SMMT, Mike Hawes.

"Il y a quelques années, notre industrie automobile était bien partie pour produire deux millions de voitures par an à l'horizon 2020 - un objectif désormais impossible à atteindre au moment où se brouille l'image du Royaume-Uni comme pays stable et attractif pour investir", a déploré M. Hawes.

L'automobile fait partie des secteurs les plus touchés par l'incertitude autour du Brexit. Près de 8 voitures sur 10 produites au Royaume-Uni sont destinées à l'exportation - dont la moitié pour l'UE.

L'actualité du secteur a été marquée dernièrement par plusieurs annonces des constructeurs japonais très présents dans le pays au moment où la production britannique pâtit de surcroît du ralentissement de la demande mondiale.

Nissan a renoncé à produire un crossover dans son usine géante de Sunderland (nord-est de l'Angleterre) et Honda a annoncé la fermeture en 2021 de son usine de Swindon (sud-ouest de l'Angleterre), même s'il n'a pas évoqué le Brexit. A l'inverse, Toyota a annoncé qu'il allait fabriquer une nouvelle voiture hybride pour son partenaire Suzuki au Royaume-Uni.

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