Londres (awp/afp) - La croissance économique au Royaume-Uni a calé au mois d'août à cause d'un repli de l'activité dans l'hôtellerie-restauration après un très bon début d'été et à six mois du Brexit, a annoncé mercredi l'Office des statistiques nationales (ONS).

L'ONS a expliqué dans un communiqué que la croissance du produit intérieur brut (PIB) avait été nulle en août d'un mois sur l'autre.

L'institut de statistiques a néanmoins relevé de 0,1 point de pourcentage ses précédentes estimations de la croissance mensuelle du PIB en juin et juillet, à respectivement 0,2% et 0,4%. Au final, le PIB a grimpé de 0,7% pendant les trois mois d'été par rapport au trimestre printanier.

Au début d'été, un temps chaud et le bon parcours de l'équipe d'Angleterre à la Coupe du monde de football avaient dopé l'activité.

En août toutefois, l'activité s'est heurtée à une stagnation du secteur des services, du fait notamment d'un repli dans l'hôtellerie-restauration après trois mois de croissance continue.

Du côté de l'industrie, la production a légèrement augmenté de 0,2% en août sur un mois, grâce à une hausse de l'extraction pétrolière en mer du Nord et de la production d'électricité. L'ONS a expliqué que la température moyenne avait chuté de 2 degrés entre juillet et août, ce qui a favorisé la consommation d'énergie.

La composante manufacturière de la production industrielle, c'est-à-dire ce qui sort des usines, s'est en revanche effritée du fait d'un repli de l'activité dans la chimie.

De son côté, le déficit de la balance des biens et services a plus que doublé en août par rapport à celui de juillet, à 1,3 milliard de livres, a également expliqué l'ONS, du fait d'une aggravation du déficit commercial.

Tous secteurs confondus, "le ralentissement enregistré en août montre que l'accélération des mois précédents était liée à des facteurs climatiques", a prévenu Samuel Tombs, analyste chez Pantheon Macroeconomics.

Des économistes indépendants interrogés par le Trésor britannique prévoient en moyenne une croissance modeste de 1,3% en 2018, ce qui marquerait un net coup de frein par rapport à 2017.

Toute prévision reste soumise à l'issue des négociations sur le Brexit, dont l'issue devrait être connue d'ici la fin de l'année, avant la sortie britannique de l'UE le 29 mars 2019. Les avertissements se multiplient de la part des milieux économiques britanniques mais également d'organisations comme le FMI, sur les lourds dégâts économiques qu'engendrerait un Brexit sans accord.

afp/buc