Pour Dorval AM, l'heure n'est pas du tout venue de se rabattre sur les valeurs défensives au détriment des thématiques cycliques. Bien au contraire. "Nous ne pensons pas du tout que nous sommes en fin de cycle. L'environnement reste porteur même si quelques grains de sable viennent gripper la machine", résume François-Xavier Chauchat, en charge du cadrage macroéconomique chez Dorval AM. Du côté des bonnes nouvelles, l'expert macro de Dorval AM met notamment en avant la normalisation du sentiment de marché après l'euphorie de 2017 et du mois de janvier.

Dans son sillage, les primes de risque se sont reconstituées sur de nombreuses classes d'actifs, redonnant du potentiel de valorisation.

Un autre élément est que la "prospérité économique" est globalement de mise dans les pays développés. François-Xavier Chauchat rappelle ainsi que l'"indice de la misère" de l'économiste Okun est à son plus bas niveau depuis les années 1960.

Reste évidemment des risques qui ont incité Dorval AM à passer d'une vision très positive (++) à positive (+) concernant la macroéconomie et les perspectives des marchés financiers. D'abord, le gestionnaire d'actifs souligne les niveaux de valorisation qui restent élevés sur les actions tant européennes qu'américaines. "Nous ne sommes pas dans une situation de bulle mais bien de valorisations de haut de cycle", commente François-Xavier Chauchat.

Ensuite, la bonne santé globale de l'économie donne des marges de manœuvre aux banques centrales pour normaliser leur politique monétaire. "La lutte contre la déflation, qui est un succès, doit maintenant être ancrée dans les politiques monétaires. Cependant, il est évident que les banques centrales vont se montrer très prudentes pour ne pas étouffer la croissance", décrypte l'économiste de Dorval AM.

Enfin, il y a bien sûr la résurgence du risque politique, entre les menaces protectionnistes de Trump, le Brexit ou encore l'Italie. "Depuis le Brexit, la dynamique sous-jacente des marchés et de l'économie emportait tout sur son passage, rendant les marchés insensibles aux aléas politiques. Aujourd'hui, il y a une plus grande sensibilité à ces questions car il n'y a plus beaucoup de potentiel d'accélération de la croissance", poursuit l'expert.