* L'amendement sur le backstop adopté

* Le vote montre que l'accord global peut être approuvé, dit May

* La Première ministre promet d'aller renégocier à Bruxelles

* Tusk exclut une reprise des discussions sur le backstop (Actualisé avec citations, réactions)

LONDRES, 29 janvier (Reuters) - Les députés britanniques ont invité mardi la Première ministre Theresa May à aller renégocier la clause de sauvegarde censée éviter le rétablissement d'une frontière entre la République d'Irlande et l'Irlande du nord après la sortie de l'Union européenne, ce que Bruxelles a aussitôt exclu.

Un amendement en ce sens présenté par le conservateur Graham Brady a été adopté par 317 voix contre 301. La Première ministre pourra ainsi démontrer à ses interlocuteurs européens qu'un accord de sortie de l'Union peut être approuvé à la Chambre, à condition que ce "backstop" soit modifié.

L'accord qu'elle a négocié avec Bruxelles y a été rejeté une première fois le 15 janvier à une très large majorité.

"Ce soir, une majorité d'honorables députés ont déclaré qu'ils approuveraient un accord moyennant des modifications du backstop", s'est félicitée Theresa May.

"Il est maintenant clair qu'il existe un moyen de réunir une majorité substantielle et durable au Parlement pour quitter l'UE avec un accord", a-t-elle poursuivi, annonçant qu'elle réclamerait des "modifications juridiquement contraignantes".

L'amendement propose que le backstop soit remplacé par des "arrangements alternatifs" non spécifiés et indique que le Parlement approuvera l'accord de sortie de l'UE si tel est le cas, mais Bruxelles a donc rejeté cette condition.

"L'accord de sortie reste le meilleur et le seul moyen d'assurer un départ ordonné du Royaume-Uni de l'Union européenne", a déclaré Donald Tusk, président du Conseil européen, par la voix de son porte-parole. "Le backstop fait partie de l'accord de retrait et l'accord de retrait n'est pas ouvert à la renégociation."

La Chambre des communes s'est également prononcée mardi en faveur d'un amendement non contraignant proposé par la députée conservatrice Caroline Spelman pour exclure une sortie sans accord, ce dont Donald Tusk s'est réjoui.

MAY INVITÉE À CLARIFIER SES INTENTIONS

"Nous saluons et partageons l'ambition du parlement britannique d'éviter un scénario sans accord. Nous continuons à exhorter le gouvernement britannique à clarifier dès que possible ses intentions concernant les prochaines étapes", dit le président du Conseil, dont les propos ont été approuvés par les "27".

"Si les intentions du Royaume-Uni concernant le futur partenariat devaient évoluer, l'UE serait prête à revoir son offre et à ajuster le contenu comme le degré d'ambition de la déclaration politique (...) S'il devait y avoir une demande motivée de prolongation de la part du Royaume-Uni, L'UE27 serait prête à l'examiner et à décider à l'unanimité", ajoute-t-il.

L'amendement Spelman, adopté par 318 voix contre 310, "rejette une sortie de l'Union européenne sans accord ni cadre pour les relations futures".

Jeremy Corbyn, chef de file du parti travailliste, a demandé à rencontrer Theresa May pour trouver avec elle "une solution raisonnable au Brexit qui convienne à tout le pays".

A Paris, une source proche de l'Elysée a également invité la Première ministre à faire d'urgence des propositions crédibles concernant la relation entre le Royaume-Uni et l'Union européenne, tout en excluant une rénégociation.

"Le gouvernement français va encore intensifier sa préparation au scénario d'une sortie sans accord le 30 mars", a-t-on ajouté.

Voir aussi le suivi EN DIRECT de la journée à la Chambre des Communes

L'ENCADRÉ sur les sept amendements en débat

L'ENCADRÉ sur la clause de sauvegarde (bakstop)

LE POINT sur les négociations du Brexit

(Elizabeth Piper, Kylie MacLellan et William James, avec Gabriela Baczynska à Bruxelles, Jean-Philippe Lefief pour le service français)