Ce régulateur expérimenté de la City a été nommé vendredi par le ministre britannique des Finances, Sajid Javid. Il remplacera le gouverneur sortant, le Canadien Mark Carney, à compter du 16 mars prochain pour un mandat de huit ans.

Agé de 60 ans, Andrew Bailey dirige depuis 2016 l'Autorité britannique de régulation financière.

Il a travaillé auparavant pendant 30 ans à la BoE, dont il a été vice-gouverneur. Il a notamment été au coeur des efforts de la banque centrale pour sauver le système bancaire britannique pendant la crise financière, ce qui lui a permis de nouer des liens avec les responsables d'autres grandes banques centrales.

"Quand il était dans la pièce, vous saviez que cela valait la peine de l'écouter et qu'il avait la solution au problème", se souvient un ancien responsable monétaire qui a demandé l'anonymat.

La Grande-Bretagne avait retardé la nomination d'un successeur à Mark Carney afin de se concentrer sur le Brexit, dont les effets potentiels sur l'économie britannique représentent un défi de taille pour la BoE.

L'annonce de sa nomination intervient juste après les élections législatives remportées largement la semaine dernière par les conservateurs du Premier ministre Boris Johnson.

Le gouverneur sortant, dont le mandat devait expirer le 31 janvier dernier, a accepté de rester en place jusqu'au 15 mars 2020.

Plus discret que le très médiatique Mark Carney, Andrew Bailey a été préféré notamment à l'économiste Minouche Shafik, une ancienne vice-gouverneure de la BoE.

La candidature de cette dernière a été rejetée par Boris Johnson en raison des ses vues critiques sur le Brexit, selon le Financial Times.

Andrew Bailey est considéré comme pro-européen dans le monde de la City mais a toujours pris soin d'adopter un profil neutre sur le Brexit dans sa communication.

(William Schomberg; version française Bertrand Boucey et Patrick Vignal)