Le président français Emmanuel Macron a déclaré dimanche que le sommet du Groupe des Sept (G7) au Japon était l'occasion de convaincre les grands États émergents tels que l'Inde et le Brésil de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

M. Macron s'est adressé aux journalistes un jour après avoir qualifié de "changement de la donne" la visite surprise du président ukrainien Volodymyr Zelenskiy, qui s'est rendu au sommet au Japon à bord d'un avion du gouvernement français.

Le Brésil et l'Inde, deux géants du "Sud mondial" non aligné, composé de pays à revenus faibles et moyens, participent au sommet du G7. Ils ont maintenu des relations économiques et politiques avec Moscou après son invasion il y a 15 mois, contrariant ainsi les efforts de l'Occident pour isoler la Russie.

M. Macron a déclaré que le sommet d'Hiroshima avait été placé sous le signe de l'unité, notamment pour l'Ukraine, et qu'il visait à construire un cadre pour une paix qui doit être durable, ne pas reposer sur un cessez-le-feu qui créerait un conflit gelé, et doit adhérer au droit international.

"Cette guerre n'est pas seulement européenne", a déclaré M. Macron. "C'est l'occasion de discuter, d'échanger et de convaincre les partenaires de ce G7 élargi.... L'Inde, le Brésil, l'Indonésie et plusieurs autres pays du Sud, qui ont parfois moins échangé avec l'Ukraine."

M. Zelenskiy expliquera la situation sur le terrain, tandis que le G7 - États-Unis, Japon, Allemagne, Grande-Bretagne, France, Italie et Canada - insistera sur les fondements de l'ordre international et sur l'importance de respecter la charte des Nations unies.

"Cela permet à Zelenskiy de s'exprimer devant les puissances du monde qui, parfois, ne sont exposées qu'à un seul discours. Et je le dis à quelques semaines d'un sommet des BRICS", a déclaré M. Macron, en référence au groupe formé par le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud.

Il a refusé de commenter les événements qui se sont déroulés dans la ville de Bakhmout, dans l'est de l'Ukraine, qui a été au centre des combats pendant des mois et où la Russie a déclaré samedi qu'elle contrôlait désormais la situation.

"Je resterai prudent. Cette bataille, qui a commencé en décembre, montre la difficulté pour les Russes d'avancer", a déclaré M. Macron. (Reportage de John Irish à Hiroshima, Japon ; Rédaction de William Mallard)