Le ministre brésilien des finances, Fernando Haddad, a déclaré lundi que le gouvernement essayait d'identifier avec précision l'impact des pertes de recettes dues aux modifications fiscales passées, admettant qu'elles affecteraient les nouvelles règles fiscales du président Luiz Inacio Lula da Silva.

S'exprimant lors d'un événement organisé par BTG Pactual, M. Haddad a déclaré que les recettes fiscales n'avaient pas été à la hauteur des attentes du gouvernement depuis juillet.

Il a indiqué que le gouvernement prévoyait un manque à gagner d'environ 50 milliards de réais (10,2 milliards de dollars) cette année, en partie à cause des modifications fiscales apportées par les administrations précédentes. Ces fonds avaient été pris en compte dans les estimations d'un déficit budgétaire primaire inférieur à 1 % du produit intérieur brut (PIB) pour 2023.

Depuis que Lula, un homme de gauche, a déclaré que le gouvernement n'avait pas besoin d'éliminer son déficit budgétaire primaire en 2024, comme le prévoient les nouvelles règles budgétaires, les spéculations vont bon train quant à une éventuelle révision de l'objectif budgétaire de l'année prochaine, une question que M. Haddad a évité d'aborder directement.

M. Haddad a déclaré que le recouvrement de l'impôt sur le revenu des sociétés a été affecté par une "compensation monumentale" des crédits d'impôt à la suite d'une décision de la Cour suprême fédérale de 2021 qui a exclu un impôt d'État de la base de calcul de l'impôt fédéral.

Les effets de cette décision remontent rétroactivement à 2017, ce qui permet aux entreprises de demander des crédits d'impôt importants.

M. Haddad a indiqué que le gouvernement réfléchit actuellement à la manière de gérer cette situation, compte tenu de l'impact négatif et imprévisible de l'utilisation généralisée des crédits d'impôt sur les recettes fiscales.

"C'est le sujet de discussion actuel, rien d'autre. Nous sommes engagés dans un travail technique", a-t-il déclaré. "Il s'agit d'une somme importante qui a un impact sur le cadre fiscal récemment approuvé.

Le ministre a également déclaré que le gouvernement devait adopter une mesure visant à garantir que les incitations fiscales au niveau de l'État ne réduisent pas sans discernement le revenu imposable des entreprises aux fins du calcul des recettes fédérales.

M. Haddad a également déclaré que la banque centrale du Brésil pouvait encore réduire ses taux d'intérêt, après avoir procédé à trois baisses consécutives de 50 points de base, ce qui a fait passer son taux directeur Selic à 12,25 %.

Il a également déclaré qu'il soutenait l'analyse en cours par le Sénat d'une vaste réforme fiscale concernant les taxes à la consommation, estimant qu'il s'agissait d'une mesure qui permettrait d'améliorer la productivité du pays. (1 $ = 4,9052 reais) (Reportage de Marcela Ayres ; rédaction de Ed Osmond, Sharon Singleton et Paul Simao)