Cette commande, dont le montant pourrait dépasser quatre milliards de dollars (2,8 milliards d'euros), oppose depuis des mois plusieurs des principaux constructeurs aéronautiques du monde.

Un rapport de l'armée de l'air présenté au ministre de la Défense Nelson Jobim conclut que la proposition du groupe suédois Saab représente la meilleure offre globale des trois encore en lice, écrit mardi le quotidien Folha de Sao Paulo.

Le F18 de l'américain Boeing arrive en deuxième position et le Rafale de Dassault Aviation se classe dernier.

Le gouvernement brésilien a déclaré il y a plusieurs semaines que des discussions en vue d'une commande de Rafale se trouvaient dans leur dernière phase.

Accusé par certains de vouloir abréger le processus d'appel d'offres, le gouvernement a toutefois précisé qu'aucune décision définitive n'avait été prise. Le président Lula a précisé qu'il aurait le dernier mot et que sa décision serait à la fois politique et stratégique.

A Paris, une source proche du ministère français de la Défense s'est refusé mardi à commenter les articles de la presse brésilienne, estimant qu'elles s'apparentaient à des "rumeurs".

TRANSFERTS DE TECHNOLOGIES

Il a rappelé qu'"au-delà de la question industrielle, le Rafale implique aussi un partenariat stratégique entre la France et le Brésil".

"Il n'y a aucune comparaison à faire entre les deux appareils", a encore dit cette source. "Ils n'ont pas les mêmes caractéristiques techniques ni les mêmes fonctions".

De fait, Paris et Brasilia ont déjà signé des accords de coopération stratégique dans le domaine de la défense pour un montant chiffré à plusieurs milliards d'euros et qui incluent l'assemblage au Brésil d'hélicoptères et de sous-marins conventionnels et nucléaires.

Brasilia, qui veut doter son armée de 36 nouveaux avions de chasse, entend en effet accompagner cette commande d'importants accords de transferts de technologies. Le contrat pourrait être étendu ultérieurement pour atteindre 100 appareils.

Le Gripen NG de Saab présente le prix d'achat et le coût de maintenance le plus faible et assurerait davantage de transferts de technologies, explique Folha de Sao Paulo en citant le rapport de l'armée de l'air.

A la différence du Rafale, le Gripen NG serait en outre développé en partie en coopération avec le Brésil, souligne l'armée selon le quotidien.

De son côté, le magazine Veja a rapporté que Nelson Jobim, le ministre de la Défense, avait déclaré à certains de ses amis que la décision finale pourrait ne pas être adoptée avant son départ du gouvernement, prévu en avril dans la perspective des élections d'octobre.

L'armée de l'air a refusé de commenter ces informations et le ministère de la Défense n'était pas joignable dans l'immédiat.

Raymond Colitt, avec la contribution d'Elizabeth Pineau à Paris, version française par Marc Angrand, édité par Matthieu Protard