par Lidia Kelly et Krista Hughes

WASHINGTON, 11 avril (Reuters) - Les pays du G20 suivent de près l'évolution de la situation économique en Ukraine, à l'affût de tout élément susceptible de compromettre la stabilité financière et économique, selon un projet de communiqué des ministres des Finances et des banquiers centraux du G20.

Le projet, que s'est procuré Reuters vendredi alors que se déroulent à Washington les réunions de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, ajoute que le G20 surveille aussi l'impact potentiel sur l'économie mondiale du "recalibrage" des politiques nationales.

Il ne mentionne pas spécifiquement les politiques monétaires et ne reprend pas le passage qui figurait dans le communiqué de février appelant les banques centrales à faire preuve de prudence dans le retrait de leurs mesures de soutien à l'activité et au crédit.

En ce qui concerne la crise ukrainienne, le G20 déclare que le FMI et la Banque mondiale restent les mieux placés pour aider les pays confrontés à des difficultés économiques, à travers des conseils politiques et l'apport de financement.

"Nous surveillons la situation en Ukraine, à l'affût de tout élément de risque pour la stabilité économique et financière et nous saluons le récent engagement du FMI vis-à-vis de l'Ukraine alors que les autorités (du pays) s'efforcent de mettre en oeuvre des réformes significatives", dit le texte du communiqué.

"La situation en Ukraine met en avant le rôle important du FMI comme premier intervenant en cas de crise financière."

Dans la section du projet de communiqué semblant faire allusion aux effets indirects des politiques monétaires des économies développées, le G20 s'engage à fournir "une communication claire et opportune" de ses actions, tout en surveillant l'impact sur l'économie mondiale du "recalibrage" des politiques nationales.

Le G20 maintient aussi la pression sur les Etats-Unis, qui empêchent depuis 2010 la mise en oeuvre de réformes du FMI susceptibles de doubler les ressources du Fonds tout en accordant davantage de pouvoir aux pays émergents, comme le Brésil, la Russie, l'Inde ou la Chine.

Il se dit "profondément déçu" à ce sujet et précise être encore en discussion sur la position à adopter face au blocage américain. Dans tous les cas, le G20 attendrait la fin de l'année avant de prendre une décision. (Juliette Rouillon pour le service français, édité par Marc Angrand)