par Juliette Rouillon

Dans ce contexte, le groupe de gestion d'actifs estime qu'il existe encore des opportunités d'achat du côté des entreprises qui se trouvent en position de profiter de la reprise aux Etats-Unis et de la croissance dans les pays émergents.

Axa IM estime en outre que la situation financière de la Grèce semble "insoutenable" et qu'une restructuration de cette dette est "envisageable" pour lever le risque de solvabilité qui pèse sur le pays et pour le préparer à la croissance.

"Nous sommes dans un monde où la croissance est à plusieurs vitesses, plus forte aux Etats-Unis et dans les pays émergents, avec une zone euro à la traîne. Il faut aller chercher les entreprises qui peuvent profiter de ces croissances", a déclaré lundi Sebastian Paris-Horvitz, directeur de la stratégie d'investissement d'Axa IM, en marge d'une présentation à la presse.

Les actions et les obligations "corporate" sont largement sous-valorisées, selon lui, d'autant que les entreprises ont assaini leurs bilans en 2009 et devraient continuer à publier des résultats en forte amélioration en 2010.

"La peur d'un nouveau risque systémique et du retour en récession se traduit par une décote très prononcée des actions", a-t-il dit.

POSITION D'ATTENTE

Axa IM table sur une hausse de 25% des profits des sociétés américaines en 2010 et note la décrue des taux de défaut dans le monde, qui devraient retomber à 2,7% en 2010, selon Moody's.

Le stratège anticipe des taux de croissance 2010 et 2011 à respectivement 2,9% et 2,5% aux Etats-Unis, 9,5% et 9,0% en Chine, 6,0% et 5,0% au Brésil et 1,0% et 1,2% en zone euro.

L'extrême aversion au risque qui domine les marchés ne permet cependant pas de continuer à surpondérer les actions alors que, dans le même temps, les niveaux de cours exceptionnellement bas ne permettent pas non plus de les vendre, a souligné Christian Rabeau, directeur de la gestion d'Axa IM.

"On ne peut pas rester surexposés aux actions car le marché est en train de tester les classes d'actifs traditionnelles. Mais il est trop tard pour les vendre: on considère qu'elles sont déjà à des niveaux exceptionnels", a-t-il dit.

Dans ce contexte, Axa IM a abaissé son allocation sur les actions dans son portefeuille modèle à "neutre", tout en continuant de surpondérer largement le crédit aux entreprises.

En revanche, Axa IM sous-pondère largement les emprunts d'Etat, considérant que leur valorisation a atteint des excès, et conserve 5% de liquidités dans son portefeuille modèle.

"On est obligé d'adopter une position d'attente lorsqu'on traverse une crise de cette ampleur", a conclu Christian Rabeau.

Edité par Dominique Rodriguez