Rio de Janeiro (awp/afp) - La banque centrale du Brésil devrait abaisser son taux directeur à 6,75% mercredi, les analystes tablant sur une réduction de 0,25 point, qui pourrait néanmoins être la dernière d'une série de 11 baisses consécutives, en raison des incertitudes liées à la présidentielle d'octobre.

En décembre, quand le taux avait été abaissé de 0,5 point pour atteindre le plancher historique de 7%, le Comité monétaire de la banque centrale (Copom) avait indiqué qu'une "nouvelle réduction modérée" était envisageable en février 2018, à la faveur d'un recul continu de l'inflation ces derniers mois.

Mais les analystes préfèrent ne pas s'avancer sur de nouvelles baisses, prévoyant un taux stable à 6,75% au long d'une année qui s'annonce "volatile", selon Fabricio Stagliano, de Walpires Corretora.

"Il est difficile de faire des prévisions pour le taux directeur parce que plus le temps passe, plus il y de la marge pour des incertitudes", estime-t-il.

Parmi les inquiétudes des milieux d'affaires, les difficultés du gouvernement pour faire adopter une réforme des retraites jugée cruciale pour réduire le déficit budgétaire abyssal du Brésil, mais aussi l'absence de candidat pro-marché en bonne position dans les sondages pour la présidentielle.

En tête des intentions de vote, l'ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva ne sait pas encore s'il pourra se présenter en raison d'une condamnation à de la prison pour corruption.

Cette condamnation a récemment été confirmée en appel, ce qui avait provoqué une réaction euphorique de la Bourse, mais d'autres recours sont encore possibles.

Principal outil de lutte contre l'inflation, le taux directeur était encore à 14,25% en octobre 2016, dans un contexte de pression sur les prix et de récession.

Mais l'inflation a été maîtrisée depuis, pour terminer 2017 à 2,95%, son taux le plus bas depuis 1998, après s'être élevée à 10,67% en 2015 et 6,29% en 2016.

Cette chute a permis de relancer la consommation, alimentant la reprise de l'économie brésilienne, qui avait vu son PIB reculer de 3,5% aussi bien en 2015 qu'en 2016.

afp/rp