(Actualisé avec bilan nouveau et précisions)

BRASILIA, 2 janvier (Reuters) - Une émeute impliquant des gangs rivaux de trafiquants de drogue a fait au moins 56 morts à la prison de Manaus en Amazonie, ce qui représente les violences les plus meurtrières depuis plus de 20 ans dans un centre pénitentiaire au Brésil, ont rapporté lundi les autorités.

Plusieurs corps décapités ont été jetés par-dessus le mur d'enceinte, et la majeure partie des victimes appartenaient au Primeiro Comando da Capital (PPC), organisation criminelle basée à Sao Paulo. Les autorités avaient parlé précédemment de 60 morts.

Sergio Fontes, chef de la sécurité de l'Etat d'Amazonas, a expliqué que les violences avaient débuté tard dimanche soir. Les agents pénitentiaires n'ont repris le contrôle de la prison que lundi matin aux alentours de 07h00 locales (11h00 GMT).

"Il s'agit d'un nouveau chapitre de la guerre silencieuse et sans merci que se livrent les narco-trafiquants", a dit Sergio Fontes à la presse. Les violences de Manaus ont opposé le gang PPC à celui de Comando Vermelho (CV, Commando rouge), basé à Rio de Janeiro, qui est le deuxième plus important réseau de narco-trafiquants du Brésil.

Cent quatre-vingt-quatre détenus sont parvenus à s'échapper, dont 40 avaient pu être repris lundi après-midi.

La prison Anisio Jobim, où s'est produite l'émeute, héberge actuellement 2.230 détenus, bien que sa capacité ne soit que de 590 personnes. Les émeutes sont fréquentes dans les prisons du Brésil où la surpopulation carcérale est régulièrement dénoncée par des organisations de défense des droits de l'homme.

Quelques heures après la fin de l'émeute à la prison Anisio Jobim, les détenus d'un centre de détention voisin ont déclenché une mutinerie et tenté de s'évader. La situation a été rapidement maîtrisée, ont rapporté les autorités. (Alonso Soto; Henri-Pierre André et Eric Faye pour le service français)