BRASILIA, 16 mai (Reuters) - Le président du Tribunal électoral supérieur du Brésil (TSE) a annoncé mardi que l'instance se saisirait de nouveau d'une affaire susceptible de conduire à l'annulation de l'élection présidentielle de 2014, voire à la destitution du président Michel Temer.

Le juge Gilmar Mendes, qui siège aussi à la Cour suprême, a précisé que le procès, qui porte sur des faits présumés de financement illégal de partis politiques, reprendrait le 6 juin. Il faudra jusqu'à douze mois avant qu'un verdict ne soit rendu.

Michel Temer a accédé à la présidence il y a un an à la suite de la destitution de Dilma Rousseff, renvoyée pour avoir manipulé les comptes publics afin de favoriser sa réélection en 2014.

Dilma et ses partisans ont dénoncé un "coup d'Etat" politico-judiciaire ourdi par Temer, qui était son vice-président, et ses alliés afin de bloquer l'opération "Lava Jato" ("Lavage express"), une enquête tentaculaire sur des pratiques de corruption et surfacturations aux ramifications politiques profondes.

D'après les procureurs travaillant sur le dossier déposé devant le TSE, le Parti des travailleurs (PT) de Rousseff a reçu des millions de donations politiques illégales.

Plusieurs cadres dirigeants du groupe de BTP Odebrecht, au coeur de l'affaire Lava Jato, ont déclaré avoir versé l'équivalent de 100 millions de dollars de contributions politiques illégales pour la réélection de Rousseff en 2014. Cette dernière se défend de toute malversation.

Les mêmes, qui ont témoigné dans le cadre d'une procédure de plaider coupable, assurent que Temer n'a pas réclamé en personne de versements. Les avocats de l'actuel président argue qu'il n'a aucune responsabilité. (Maria Carolina Marcello; Henri-Pierre André pour le service français)