par Guillermo Parra-Bernal et Raquel Stenzel

SAO PAULO, 16 janvier (Reuters) - Des affrontements entre groupes rivaux de narcotrafiquants ont éclaté samedi soir dans une prison de l'Etat brésilien du Rio Grande do Norte, faisant 27 morts parmi les détenus, ce qui porte à 140 le nombre de prisonniers tués dans la guerre des gangs depuis le début de l'année.

Les membres d'un gang de la drogue ont commencé par envahir un bâtiment de la prison d'Alcaçuz où étaient détenus leurs ennemis, ont indiqué les autorités de l'Etat du Rio Grande do Norte lors d'une conférence de presse dimanche dans la ville de Natal. La prison d'Alcaçuz se situe aux abords de Natal, la capitale du Rio Grande do Norte.

L'identification des corps par la police scientifique et les médecins légistes commencera lundi.

Les forces de police ont encerclé la prison au cours de la nuit de samedi à dimanche, mais elles ont attendu la mi-journée, dimanche, pour pénétrer à l'intérieur, car certains détenus étaient toujours armés et n'avaient pas regagné leurs cellules. Neuf détenus blessés dans la bataille ont été hospitalisés près de la prison.

Comme lors de violences dans d'autres centres pénitentiaires du pays ce mois-ci, presque tous les détenus tués l'ont été par décapitation et certains corps ont été partiellement brûlés, a indiqué une personne au fait de la question.

La police a identifié les six prisonniers qui ont dirigé ces violences. Ils pourraient être transférés dans d'autres centres de détention, a-t-on ajouté.

Selon le site internet d'information G1, c'est le gang Primeiro Comando da Capital (Premier commando de la capitale, PCC), qui a déclenché l'émeute.

La violence qui explose depuis le début de l'année dans les prisons brésiliennes a révélé au public la guerre de territoire que se livrent le PCC, basé à Sao Paulo et le Comando Vermelho (Commando rouge), basé à Rio de Janeiro.

Pendant plus de 20 ans, le PCC et le Comando Vermelho se sont plus ou moins alliés pour que le trafic d'armes et de drogue puisse se poursuivre sans heurts dans la jungle.

Mais, il y a environ six mois, les deux groupes se sont séparés, le PCC prenant le dessus pour contrôler les flux en provenance du Paraguay.

Le Comando Vermelho s'est allié avec cinq groupes dans tout le Brésil pour contrer la montée en puissance de PCC.

Le dernier cycle de violence lié à la drogue au Brésil remonte à mai 2006. Le PCC avait alors déclenché des affrontements dans l'Etat de Sao Paulo.

La prison d'Alcaçuz abritait 1.150 détenus environ, pour une capacité de 620. (Eric Faye et Danielle Rouquié pour le service français)