Contexte. Sur le premier semestre 2010 les chimistes ont bénéficié d'une croissance des volumes principalement tirée par le dynamisme des pays émergents. Les chimistes européens ont, eux, tiré parti de la faiblesse de l'euro à l'export. Le leader mondial, l'allemand BASF, a affiché un chiffre d'affaires semestriel en hausse de 28,1%, à 31,66 milliards d'euros. Son bénéfice net sur la période s'est établi à 2,2 milliards d'euros, contre 718 millions un an plus tôt. Le groupe français Air Liquide, numéro deux mondial des gaz industriels, a annoncé un résultat net en hausse de 13,3% au premier semestre, à 676 millions d'euros. Quant au français Arkema, il a publié un bénéfice de 119 millions au deuxième trimestre, contre des pertes de 114 millions sur la même période de 2009. Son activité a progressé de 38% et a atteint 1,6 milliard d'euros, niveau supérieur à celui de 2008 (1,5 milliard d'euros). Sur le second trimestre Rhodia a enregistré un bénéfice net supérieur aux attentes des analystes, à 43 millions d'euros (-40 millions sur la même période 2009). Son activité a bondi de 34,7%, à 1,33 milliard, niveau bien supérieur à celui de 2008 (1,22 milliard). Seules les performances de l'allemand Bayer dénotent. Son bénéfice net a reculé au second trimestre de 1,3%, à 525 millions d'euros, alors que les analystes prévoyaient une hausse de 45%. Son chiffre d'affaires a toutefois progressé de 14,6%, à 9,1 milliards.

Perspectives et enjeux. Les chimistes européens et américains demeurent prudents. Ils sont conscients qu'ils traversent actuellement une phase de croissance liée à la fin du déstockage chez leurs clients industriels. Le syndicat européen du secteur, le Cefic, qui estime que la croissance de la production devrait atteindre 2% en 2011, souligne que la reprise sur le marché européen demeure fragile. En France, l'Union des industries chimiques (UIC) considère que la croissance de la production ne dépassera pas 2,6% l'année prochaine. En revanche Rhodia s'est montré très confiant sur sa croissance à venir. Le chimiste estime qu'il pourra générer chaque trimestre un Ebitda de plus de 200 millions d'euros, soit un niveau supérieur à celui précédent la crise. Il tient compte de ses fortes positions dans les pays émergents (Brésil, Chine) et de la bonne tenue de certains marchés. Ainsi, selon le Cefic, la demande des polymères, devrait bondir de 14,5% cette année après avoir chuté de 16,4% en 2009.

Pour comprendre. La chimie est la première industrie consommatrice de produits énergétiques en France en constituant 41% des besoins totaux de l'industrie nationale. Le pétrole et le gaz représentent environ 70% du coût total des matières premières pour les entreprises chimiques françaises. L'industrie chimique en France est le second producteur européen et le cinquième producteur mondial. Elle est un des tout premiers secteurs industriels en France.