New York (awp/afp) - Le réal brésilien et le peso mexicain ont enregistré mardi des sommets de longue période, toujours dopés par des taux d'intérêt élevés, des économies vigoureuses et une inflation qui ralentit.

Le réal est monté jusqu'à 4,4842 réals pour un dollar, une altitude plus fréquentée depuis plus d'un an, tandis que le peso mexicain a lui atteint 17,1972 pesos pour un billet vert, une première depuis sept ans.

"Contrairement aux crises précédentes, beaucoup de pays d'Amérique latine ont été offensifs dans leur resserrement monétaire, avant même la Fed (banque centrale américaine)", rappelle Marc Chandler, de Bannockburn Global Forex.

Cela leur a permis de freiner l'inflation plus rapidement et plus tôt que dans la plupart des grandes économies.

Le principal taux directeur de la banque centrale mexicaine (Banco de Mexico) est actuellement fixé à 11,25%, tandis qu'au Brésil, celui de la BCB (Banco central do Brasil) ressort à 13,75%, le plus élevé pour une nation majeure.

Cette politique monétaire à la main très lourde a permis au Mexique d'afficher une baisse des prix sur un mois en mai, et au Brésil de ramener l'inflation à 3,94% sur un an, en mai également, soit moins qu'aux Etats-Unis (4%) ou en zone euro (6,1%).

Andres Abadia, de Pantheon Macroeconomics, s'attend à ce que la banque centrale mexicaine procède à des baisses de taux dès le troisième trimestre, pour prendre en compte la décélération de l'inflation.

"Même si le Mexique réduit son taux d'un quart de point, à 11%, je ne crois pas que cela change grand-chose", fait valoir Marc Chandler. "L'attrait (de la monnaie mexicaine) est toujours là."

Malgré cette réduction, les taux mexicains resteraient encore "plus du double" de ceux de la Fed, insiste-t-il. Le peso, prévoit-il, va donc rester, à moyen terme, une monnaie de "carry", c'est-à-dire utilisée comme placement par des cambistes qui empruntent de l'argent dans une autre devise, le yen notamment, et jouent sur les écarts de taux d'intérêt.

Sur le plan économique, le Mexique a, en outre, pour lui "des fondamentaux solides" et bénéficie de la vague de relocalisation qui s'accélère depuis la pandémie de Covid-19 et les perturbations des chaînes d'approvisionnement, souligne, dans une note, Andres Abadia.

Quant au Brésil, il a affiché une croissance plus élevée que prévu au premier trimestre (4% sur un an) et enregistré plusieurs indicateurs d'activité montrant que le pays est resté en expansion en mai.

Ailleurs sur le marché des changes, vers 20H40 GMT, le dollar reculait de 0,31% face à l'euro, à 1,0791 dollar pour un euro, et de 0,78% face à la livre sterling, à 1,2609 dollar pour une livre, sapé par la publication de l'indice des prix CPI, qui a montré une accalmie sur le front de l'inflation aux Etats-Unis.

        Cours de mardi Cours de lundi

        20H40 GMT               21H00 GMT

EUR/USD 1,0791                  1,0757

EUR/JPY 151,34                  150,18

EUR/CHF 0,9771                  0,9778

EUR/GBP 0,8558                  0,8599

USD/JPY 140,24                  139,60

USD/CHF 0,9055                  0,9090

GBP/USD 1,2609                  1,2509

afp/rp