par Lucia Mutikani

WASHINGTON, 26 octobre (Reuters) - L'économie américaine a augmenté au troisième trimestre à son rythme le plus rapide depuis près de deux ans, la hausse des salaires ayant contribué à stimuler les dépenses de consommation, déjouant les craintes de récession qui perdurent depuis 2022.

En première estimation, le produit intérieur brut (PIB) a crû à un rythme annualisé de 4,9% sur les trois mois de juillet à septembre, la plus forte hausse depuis le quatrième trimestre 2021, a déclaré le Bureau d'analyse économique du département du Commerce.

Les économistes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur un taux de croissance de 4,3%, après une croissance de 2,1% au second trimestre, toujours en rythme annualisé.

Les estimations variaient de 2,5% à 6,0%, une large marge reflétant le fait que certaines données initiales, comprenant les commandes de biens durables de septembre, le déficit du commerce des biens, les chiffres des stocks de gros et de détail, ont été publiées en même temps que celles du PIB.

L'économie se développe à un rythme bien supérieur à ce que les responsables de la Fed considèrent comme un taux de croissance non inflationniste, environ 1,8%.

Bien qu'il soit peu probable que le rythme de croissance soutenu enregistré au dernier trimestre perdure, il témoigne de la résistance de l'économie en dépit des hausses agressives des taux d'intérêt décidées par la Réserve fédérale pour juguler la hausse des prix.

La croissance pourrait ralentir au quatrième trimestre en raison des

grèves des travailleurs de l'automobile

(United Auto Workers) et de la reprise depuis le 1er octobre du remboursement des prêts étudiants par des millions d'Américains, qui avait été suspendu pendant la pandémie de Covid-19.

La plupart des économistes ont révisé leurs prévisions et pensent maintenant que la Fed peut organiser un "atterrissage en douceur" pour l'économie, soulignant la force de la productivité des travailleurs et la modération de la croissance des coûts unitaires de main-d'œuvre au deuxième trimestre, qui, selon eux, s'est poursuivie au cours de la période juillet-septembre.

Les données du PIB n'auront probablement pas d'impact sur la politique monétaire à court terme, compte tenu de la hausse des rendements du Trésor américain et de la chute des marchés boursiers, qui ont entraîné un resserrement des conditions financières.

Les marchés financiers s'attendent à ce que la Fed maintienne les taux d'intérêt inchangés lors de sa réunion du 31 octobre au 1er novembre, selon FedWatch du CME Group.

Depuis mars, la banque centrale américaine a relevé son taux d'intérêt au jour le jour de 525 points de base pour atteindre la fourchette actuelle de 5,25% à 5,50%. (Reportage Lucia Mutikani, version française Stéphanie Hamel)