Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales reculent majoritairement lundi, face à la hausse des prix des matières premières entraînée par les tensions au Moyen-Orient après l'offensive surprise ce week-end du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël.

Wall Street a ouvert en baisse, vers 16h le S&P 500 lâchait 0,16%, le Nasdaq 0,55%, tandis que le Dow Jones était quasi stable (+0,02%).

Au même moment en Europe, la Bourse de Paris reculait de 0,23%, Francfort perdait 0,45%, Milan cédait 0,22%, mais Londres, portée par la hausse des valeurs liées aux matières premières, gagnait 0,34%.

En Israël, l'indice principal TA-35 de la Bourse de Tel-Aviv rebondissait de 1,08%, après avoir chuté dimanche de 6,47%, soit sa pire séance depuis mars 2020.

Depuis le début de l'attaque du Hamas samedi, plus de 700 Israéliens ont été tués et 2150 ont été blessés, a annoncé l'armée israélienne dans un nouveau bilan publié lundi matin.

Dans la bande de Gaza, sous le contrôle du Hamas depuis 2007, 560 Palestiniens ont été tués et 2900 blessés, ont annoncé les autorités locales dimanche.

"L'attaque surprise du Hamas a alimenté les craintes d'un regain d'instabilité au Moyen-Orient, qui pourrait à son tour perturber les flux de pétrole à un moment où le marché est déjà extrêmement tendu et où les prix sont élevés", commente Craig Erlam, analyste d'Oanda.

"Il est trop tôt pour en tirer des conclusions, mais à très court terme, il est probable qu'une prime vienne s'adosser au prix du pétrole, le faisant de nouveau monter. Une mauvaise nouvelle pour l'économie mondiale", a commenté Sebastian Paris Horvitz, directeur de la recherche de LBP AM.

Vers 15H55, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre gagnait 3,12% à 87,21 dollars et le baril de WTI américain, avec échéance en novembre, 3,76% à 85,92 dollars.

Côté gaz naturel, le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne, évoluait à 42,70 euros le mégawattheure (MWh), en hausse de 11,68%.

Du côté des devises, le dollar, valeur refuge, gagnait 0,31% par rapport à l'euro, à 1,0554 dollar pour un euro. Le shekel, la monnaie israélienne, reculait de 2,44% face au dollar, à 3,94 shekels pour un dollar.

"Pour l'instant, la réaction du marché a été assez contenue", a observé Michael Hewson, analyste de CMC Markets, soulignant que les investisseurs attendent aussi la publication du compte-rendu de la dernière réunion de la banque centrale américaine (Fed) mercredi (18H00 GMT) et la publication jeudi (12H30 GMT) de l'indice des prix à la consommation (CPI) aux Etats-Unis pour septembre, indicateur très surveillé par la Fed dans le cadre de sa politique monétaire destinée à ramener l'inflation à 2%.

Sur le marché obligataire, les taux d'intérêt des dettes souveraines européennes reculaient légèrement, celui de l'emprunt de l'Etat allemand à 10 ans s'établissait à 2,83% contre 2,88% à la clôture de vendredi.

Le bitcoin reculait de 1,52%, les cryptomonnaies étant sensibles "au contexte géopolitique", selon les analystes de Riches Flores Research.

Pétrole et défense en hausse

Les valeurs du secteur de la défense et les pétrolières étaient recherchées lundi, dans le sillage de la guerre entre Israël et le Hamas.

A Paris, le groupe de défense et de technologies Thales gagnait 4,49% et Dassault Aviation 4,21%. Le consortium italien de l'aéronautique et de la défense Leonardo prenait 3,79% à Milan, le constructeur allemand de chars et véhicules blindés Rheinmetall avançait de 5,05% à Francfort, le groupe britannique de défense et d'aérospatiale BAE Systems gagnait 3,61% à Londres. A New York, Lockheed Martin grimpait de 7,59%.

Du côté des valeurs pétrolières, Shell prenait 3,02% et BP 3,30% à Londres. TotalEnergies avançait de 1,96% à Paris, Eni de 2,35% à Milan, ExxonMobil montait de 3,27% et Chevron de 2,36% à New York.

A l'inverse, le secteur de la cybersécurité était touché négativement car exposé à Israël, à l'instar de Check Point (-3,55%) ou Cyberark (-6,02%). Atos perdait 4,29% à Paris.

afp/ck