Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers européens digèrent difficilement les annonces de la banque centrale américaine, tandis qu'en Chine les marchés ont profité d'une décision de la banque centrale chinoise.

L'Europe boursière évoluait dans le rouge vers 07H15 GMT : Paris perdait 0,25%, Londres 0,11%, Francfort 0,22% et Milan 0,17%.

La Réserve fédérale (Fed) américaine a décidé de ne pas relever ses taux directeurs, pour la première fois depuis mars 2022 et après dix hausses consécutives, et se donne un peu plus de temps pour observer l'évolution de l'économie.

Mais compte tenu d'une inflation toujours élevée - 4% en mai aux États-Unis -, le président de la Fed Jerome Powell a prévenu que "la quasi-totalité des participants (à la réunion, NDLR) voit comme probable le fait que des nouvelles hausses de taux seront nécessaires cette année pour ramener l'inflation à 2%".

La majorité des responsables de la Fed voient les taux grimper jusqu'à 5,50-5,75%, ce qui impliquerait deux hausses de taux de 0,25 point de pourcentage à prévoir dans les prochains mois. Or, les marchés s'attendaient à tout au plus une hausse de 0,25 point en juillet, voire pour certains à des baisses de taux cette année.

Pour Michael Hewson, analyste de CMC Markets, le ton employé par Jerome Powell visait à "orienter les attentes du marché". L'analyste ne voit pas de réelle justification dans les données économiques à deux hausses de taux supplémentaires.

La perspective de hausses supplémentaires a fait plonger la Bourse de New York, qui a viré au rouge après la publication du communiqué de la Fed, et a clôturé en ordre dispersé mercredi soir.

En Chine, les Bourses sont galvanisées par l'annonce d'une réduction d'un taux d'intérêt de référence par la banque centrale chinoise, une mesure destinée à soutenir l'économie.

Hong Kong prenait 1,80% dans les derniers échanges et Shanghai a progressé de 0,74%. Tokyo a terminé stable (-0,05%).

Cette annonce éclipse les derniers indicateurs économiques décevants : les ventes au détail ont ralenti plus que prévu en mai, tout comme la production industrielle.

L'attention des investisseurs se tourne désormais vers la Banque centrale européenne qui se réunit ce jeudi.

Une hausse de 0,25 point des taux de la BCE est attendue.

La présidente de l'institution, Christine Lagarde, optera probablement pour un ton strict "lors de la conférence de presse qui suivra la décision et insistera sur le fait qu'en dépit de la récente atténuation des pressions inflationnistes - et peut-être de la détérioration des perspectives économiques - la BCE poursuivra ses efforts pour lutter contre l'inflation", anticipe Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

Sur le marché obligataire, les taux d'intérêt souverains progressaient légèrement. Le rendement de la dette allemande à 10 ans valait 2,48%, contre 2,45% à la clôture de mercredi et l'équivalent américain 3,83%, contre 3,79% mercredi.

Siemens mise sur Singapour

Le géant industriel allemand Siemens (+0,08% à Francfort) va investir 2 milliards d'euros pour étendre ses capacités de production dans le monde, avec un nouveau projet d'usine à Singapour consacrée à l'automation industrielle, au détriment de la Chine un temps envisagée.

TIM défie Vivendi

Telecom Italia (TIM, +0,16% à Milan) a désigné mercredi Alessandro Pansa, président de sa filiale Sparkle, comme nouveau membre de son conseil d'administration, prenant le contrepied de son principal actionnaire Vivendi (+0,17% à Paris) qui avait soutenu un autre candidat.

Du côté des matières premières et des devises

Les prix du pétrole rebondissent jeudi. Le baril de Brent pour livraison en août avançait de 0,23% à 73,37 dollars et celui de WTI américain, avec échéance en juillet, de 0,16% à 68,38 dollars vers 07H15 GMT.

L'euro reculait de 0,19% à 1,0809 dollar.

Le bitcoin perdait 0,15% à 24'890 dollars.

afp/jh