Londres (awp/afp) - Le dollar reculait toujours lundi face à l'euro, contrarié par le revirement la semaine dernière de la Réserve fédérale (Fed), qui a affiché un ton plus accommodant et optimiste sur l'inflation que celui des autres grandes banques centrales.

Vers 09H55 GMT (10H55 HEC), le billet vert perdait du terrain face à l'euro, qui grimpait de 0,22% à 1,0920 dollar.

Le marché a pris en compte le fait que les prévisions de la Fed "impliquent trois baisses de taux l'année prochaine", les investisseurs misant de leur côté sur six diminutions dès mars, note Kit Juckes, analyste de la Société Générale.

Les cambistes s'appuient avant tout sur des prédictions "d'une chance quasi nulle d'une autre hausse" des taux de la Fed, plombant le dollar, selon cet analyste.

Jeudi dernier, la Banque centrale européenne (BCE) et la Banque d'Angleterre (BoE) ont toutes les deux fait le choix d'un nouveau statu quo sur leurs taux d'intérêt, tout en affichant un discours relativement plus offensif que la Fed auparavant.

Christine Lagarde, présidente de la BCE, a répété jeudi que son institution ne comptait "pas baisser la garde" face à l'inflation et qu'elle n'avait "pas discuté du tout de baisses de taux" au cours de sa réunion.

Côté BoE, "les marchés anticipent des réductions (de taux, NDLR) dès le mois de mai", indique Susannah Streeter, analyste d'Hargreaves Lansdown.

De son côté, le yen se repliait de 0,20%, à 142,44 yens pour un dollar, lundi, après ses gains enregistrés ces dernières semaines.

Le verdict de la Banque du Japon (BoJ) sur ses taux est attendu mardi.

A l'inverse des autres banques centrales, celle du Japon conserve une politique monétaire dite "ultra-accommodante" afin de soutenir l'économie nippone.

Début décembre, le gouverneur de la BoJ, Kazuo Ueda, avait fait grimper le yen en notant que "son travail deviendrait plus difficile à la fin de l'année", une remarque interprétée par le marché comme indiquant que cette position serait complexe à entretenir sur le long terme.

Un autre responsable de la BoJ avait fait allusion à la fin de l'ère des taux négatifs de court terme, en place depuis 2016.

"Il n'y a qu'une faible probabilité que la BoJ sorte du terrain des taux négatifs cette semaine", a cependant estimé lundi Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote.

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