Les marchés financiers ont commencé la semaine de manière volatile, après que les militants du Hamas ont lancé un assaut contre Israël le week-end dernier, déclenchant un conflit violent qui a fait des centaines de morts.

La déroute du marché obligataire la semaine dernière et les fluctuations des devises ont déjà mis les marchés financiers sur les dents avant les chiffres de l'inflation américaine et le début de la saison des bénéfices.

Les décideurs politiques réunis à l'occasion de l'assemblée annuelle de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international auront beaucoup de pain sur la planche, tandis que le parti travailliste britannique, en lice pour le gouvernement, exposera ses positions en vue des élections de l'année prochaine.

Kevin Buckland à Tokyo, Lewis Krauskopf à New York, Rachel Savage à Johannesburg et Naomi Rovnick et Dhara Ranasinghe à Londres vous présentent les événements de la semaine sur les marchés.

1/ UNE INTRIGUE JAPONAISE

Alors que tout le monde s'inclinait devant le roi dollar, le yen a soudain eu d'autres idées. Après avoir atteint mardi un nouveau pic d'un an au-dessus de 150 yens, il s'est effondré et, une minute plus tard, le dollar rebondissait sur les 147 yens.

Les marchés ont évoqué une éventuelle intervention, mais beaucoup en doutaient, et le dollar s'est rapidement redressé, sans avoir subi le choc de l'intervention japonaise d'il y a un an. Les données des banques centrales indiquent clairement qu'aucune action officielle n'a été entreprise ce jour-là. Mais le spectre d'une intervention continuera probablement à tirer le dollar vers le haut, peut-être jusqu'à la prochaine décision de la banque centrale, le jour d'Halloween.

Pendant ce temps, l'euro est confronté à ses propres fantômes : la résurgence des prix du pétrole nuit à la détérioration de l'économie et les inquiétudes renouvelées concernant la situation budgétaire de l'Italie augmentent le risque d'un retour vers le seuil psychologique d'un dollar.

2/ CHAUD, FROID OU JUSTE CE QU'IL FAUT ?

Avec des rendements de référence du Trésor à des sommets de 16 ans, les enjeux sont élevés pour le rapport mensuel de l'indice des prix à la consommation américain de jeudi, car les investisseurs évaluent si la Fed est susceptible d'augmenter les taux à nouveau pour s'assurer que l'inflation continue à se refroidir.

Les données du mois d'août ont montré l'augmentation la plus rapide de l'inflation en 14 mois grâce à la hausse du prix de l'essence, bien que la hausse annuelle de l'inflation sous-jacente ait été la plus faible depuis près de deux ans. Les prix du pétrole avoisinant les 90 dollars le baril, les prix de l'énergie sont également au centre de l'attention.

Un rapport positif pourrait susciter des inquiétudes quant à la position de la Fed en matière de taux d'intérêt, qui pourrait devenir encore plus optimiste après que son mantra "plus haut pour plus longtemps" en septembre ait effrayé les marchés. La Fed devrait maintenir ses taux lors de sa réunion du 31 octobre au 1er novembre, bien que certains traders parient sur une nouvelle augmentation.

3/ ENTRE LE RENDEMENT ET LA DIFFICULTÉ

Les rapports des grandes banques donnent le coup d'envoi de la saison des résultats du troisième trimestre pour les entreprises américaines, les investisseurs étant à la recherche d'un catalyseur pour relancer les actions face à la hausse des rendements obligataires.

JPMorgan, Citigroup et Wells Fargo publieront leurs résultats le 13 octobre et donneront un premier aperçu des retombées de la hausse des taux sur des questions allant de la demande de prêts au comportement des consommateurs.

Parmi les autres entreprises devant publier leurs résultats, citons PepsiCo, le géant des snacks et des boissons, mardi, Delta Air Lines, jeudi, et l'assureur UnitedHealth Group, le 13 octobre.

Dans l'ensemble, les entreprises du S&P 500 devraient augmenter leurs bénéfices au troisième trimestre de 1,6 % par rapport à la même période de l'année précédente, selon LSEG IBES, après une baisse de 2,8 % au deuxième trimestre.

4/ LES SYNDICATS ENTRENT EN SCÈNE

La conférence du parti conservateur britannique a été entachée par la décision controversée du Premier ministre Rishi Sunak de réduire les plans d'une ligne ferroviaire à grande vitesse très attendue.

Aujourd'hui, c'est au tour du parti d'opposition, le parti travailliste, qui bénéficie d'une bonne cote dans les sondages d'opinion et qui vient de remporter une nette victoire lors d'une élection partielle, d'entrer en scène, les entreprises et les marchés étant à l'affût de ce que le prochain gouvernement pourrait avoir à offrir.

Les gestionnaires d'actifs attendent avec impatience que les travaillistes écoutent leurs idées pour raviver l'intérêt pour le marché boursier moribond du Royaume-Uni - et tout signe de changement de vent politique pourrait apporter un peu de répit aux actions sous-performantes, selon les analystes.

Les espoirs d'un rebond économique seront toutefois tempérés par la dette publique élevée du Royaume-Uni et par le vœu des travaillistes de présenter des budgets prudents avec des règles fiscales similaires à celles du gouvernement actuel.

5/ RÉUNION AU MAROC

Les responsables financiers et les investisseurs du monde entier se rendent dans la ville marocaine de Marrakech pour les réunions annuelles de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international. Cette réunion intervient à un moment où la flambée des rendements des obligations d'État américaines, qui a entraîné une hausse mondiale des coûts d'emprunt, pèse sur les espoirs de réduire l'inflation sans déclencher de crise majeure.

Les décideurs politiques sont également confrontés à l'aggravation des fractures mondiales et aux appels lancés par de grandes économies émergentes telles que la Chine pour réformer l'architecture financière mondiale de Bretton Woods, près de 80 ans après sa création, et la rendre plus représentative.

Au milieu de ces tensions, le FMI et la Banque mondiale tentent d'augmenter leurs prêts. Par ailleurs, l'initiative phare du Groupe des 20 principales économies en matière de restructuration de la dette, le cadre commun, sera également au centre de l'attention, car elle continue de faire l'objet de vives critiques en raison des retards et de l'absence de résultats concrets.