Berne (awp) - La Banque nationale suisse (BNS) observe d'un oeil inquiet le recours toujours plus faible à l'argent liquide en tant que moyen de paiement. Afin d'éviter que le numéraire ne tombe définitivement en désuétude, l'établissement d'émission a mis un place un groupe d'experts qui va plancher sur le sujet.

"L'objectif est d'identifier les défis dans l'approvisionnement en numéraire et de développer des solutions", a expliqué jeudi en conférence de presse le vice-président de la BNS Martin Schlegel à l'occasion de l'examen périodique de la situation politique et monétaire.

Une récente enquête menée par la Banque nationale démontre que plus de 95% des sondés restent attachés à l'argent liquide comme moyen de paiement, dans un contexte de recours de plus en plus fréquent aux règlements par voie numérique. Pour que les Suisses puissent continuer à payer en espèces, celles-ci doivent être aisément disponibles - par le biais de distributeurs automatiques - et qu'elles soient largement acceptées dans le commerce, a souligné M. Schlegel, selon le texte de son allocution.

L'utilisation, la disponibilité et l'acceptation sont des facteurs qui s'influencent mutuellement. Une baisse dans l'un ou l'autre de ces domaines peut enclencher une spirale négative qui renforcerait la raréfaction des espèces et, partant, leur désuétude, s'est alarmé le vice-président de la BNS.

L'institut et l'Administration fédérale des finances (AFF) ont organisé fin octobre une première table ronde sur le numéraire à laquelle étaient conviés des banques, des détaillants, des convoyeurs de fonds, des entreprises de transports publics ainsi que des associations économiques et de consommateurs. Les participants ont conclu à la nécessité de contrer le risque de cercle vicieux susmentionné.

Garantir l'approvisionnement en numéraire compte parmi les tâches principales de la BNS, a rappelé Martin Schlegel.

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