Francfort (awp/afp) - La BCE a d'abord songé à faire une pause en juillet dans la hausse des taux d'intérêt avant de les relever à nouveau, alimentant un débat qui devrait s'amplifier à l'avenir, selon le compte rendu de sa réunion publié jeudi.

Les vingt-cinq membres du conseil des gouverneurs à l'unanimité ont "soutenu l'augmentation des taux de 25 points de base" tandis qu'"une préférence a également été initialement exprimée pour ne pas augmenter les taux", relève le document.

La raison invoquée autour de la table par des gardiens de l'euro : des risques de voir les effets des décisions de politique monétaire finir par détériorer l'activité économique.

Les taux élevés ont déjà conduit à un renchérir sensiblement les coûts d'emprunt et à tarir les flux de crédit, tandis que la croissance s'affiche en berne, le tout étant censé faire baisser l'inflation.

Tout en relevant ses taux directeurs en juillet pour la neuvième fois de suite, la BCE a déjà ouvert la porte à une possible pause dans les mois à venir.

Après la pause estivale, la prochaine réunion de septembre s'annonce indécise et la BCE disposera pour se décider d'un tableau de bord fourni d'indicateurs économiques et d'un jeu de nouvelles prévisions à l'horizon 2025.

Avant de décider d'arrêter de serrer la vis du crédit, la BCE aura "besoin de signes plus clairs" suggérant que l'inflation converge bien vers son objectif de 2% l'an, indique le compte-rendu de juillet.

Or, un mauvais signal côté inflation vient de venir de la zone euro: elle a interrompu sa baisse en août en raison d'un rebond des prix du pétrole, à 5,3% sur un an, a annoncé jeudi Eurostat.

L'inflation globale a diminué depuis un an mais reste trop forte, en étant désormais soutenue par des "facteurs intérieurs" liés aux salaires et à la demande, qui ont pris le relais des chocs externes (prix d'énergie), a aussi souligné Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE, dans un discours jeudi.

C'est pourquoi "une politique monétaire suffisamment restrictive est essentielle pour ramener l'inflation" à l'objectif, a-t-elle martelé, sans toutefois prendre de position ferme sur la prochaine étape.

afp/rp