Paris (awp/afp) - Les taux d'intérêt obligataires élevés font pression sur les indices boursiers lundi, qui reculent tout en surveillant l'évolution de la situation géopolitique au Moyen-Orient.

Le taux d'intérêt de l'emprunt des Etats-Unis arrivant à échéance dans dix ans a dépassé vers 11h15, le seuil des 5%, une première depuis novembre 2007.

D'abord proches de l'équilibre, les indices boursiers européens ont sombré dans le rouge. Vers 13h, Paris perdait 0,16%, Londres 0,58%, Francfort 0,76% et Milan 0,09%. Le SMI perdait 0,66% à 13h22.

A Wall Street, les trois principaux indices sont annoncés en baisse de 0,55% à l'ouverture, selon leurs contrats à terme.

En Asie, les Bourses de Tokyo (-0,83%) et Shanghai (-1,47%) ne sont pas parvenues à trouver un élan positif. Hong Kong est restée fermée en raison d'un jour férié.

En Europe, le taux d'intérêt de la dette allemande à 10 ans s'établissait à 2,96% contre 2,89% à la clôture de vendredi.

"Les obligations d'État américaines sont le point de référence essentiel par rapport auquel pratiquement tous les autres actifs mondiaux sont finalement évalués", souligne Stephen Innes, associé de SPI Asset Management, rappelant que ces actifs connaissent parfois "une volatilité élevée et une tendance incertaine".

Le nouveau record atteint par les taux américains a annulé le léger apaisement des craintes géopolitiques des investisseurs, qui surveillent l'évolution du conflit entre Israël et le Hamas.

Les prix du pétrole reculent légèrement après l'annonce d'une aide en "flux continu" vers la bande de Gaza et la libération de deux otages américaines par le Hamas.

Vers 12h55, le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en décembre, perdait 0,52% à 91,68 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison à même échéance, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, reculait de 0,65% à 87,52 dollars.

"Cependant, les tensions restent extrêmement élevées et le risque d'une grave escalade persiste, étant donné qu'Israël a intensifié ses frappes aériennes sur Gaza et que le Hezbollah pourrait entraîner le Liban dans la guerre, et propager les tensions dans tout la région", estime Ipek Ozkardeskaya.

L'armée israélienne a accusé dimanche le Hezbollah de chercher l'escalade militaire au risque d'entraîner le Liban dans une guerre.

Des dizaines de milliers de soldats ont été massés par l'armée israélienne aux abords de la frontière nord d'Israël avec le Liban, où les échanges de tirs meurtriers se sont multipliés entre l'armée et le Hezbollah, tandis que les habitants évacuent la zone frontalière de part et d'autre.

Dans l'actualité économique, les résultats d'entreprises vont continuer d'occuper l'esprit des investisseurs cette semaine, avant la réunion de la Banque centrale européenne (BCE).

La BCE devrait laisser ses taux inchangés, jeudi, lors d'une réunion délocalisée à Athènes, une première après dix hausses d'affilée, l'inflation en net recul en zone euro ne lui laissant guère d'autre choix.

"Il est peu probable que Christine Lagarde (la présidente de la BCE, NDLR) annonce la fin du resserrement de la politique monétaire de la BCE. Elle restera probablement prudemment optimiste, estimant que la BCE approche du bout du tunnel", prévoit Ipek Ozkardeskaya.

Baisse des commandes de Philips

Philips a publié lundi des résultats dans le vert pour le troisième trimestre et relevé ses prévisions malgré un récent avis négatif de l'Agence américaine des médicaments (FDA) sur ses appareils respiratoires défectueux pour des personnes souffrant de problèmes de sommeil.

Les prises de commandes comparables sont en baisse de 9% par rapport à la même époque l'an dernier. Son action perdait 0,75% à Amsterdam.

Du côté des devises

Vers 12h55, la monnaie nippone reculait légèrement de 0,07% à 149,97 yens pour un dollar, elle a touché un point bas à 150 yens pour un dollar plus tôt.

L'euro prenait quand à lui 0,09% face au dollar à 1,0604 dollar pour un euro.

Le bitcoin gagnait 2,37% à 30'567 dollars, au plus haut depuis juillet.

afp/fr