Cette déclaration ouvre la voie à une confrontation entre le gouvernement de droite de Rome et ses partenaires de l'Union européenne, à commencer par l'Allemagne, adepte de la discipline budgétaire.

L'Italie est le seul pays à traîner les pieds pour approuver le traité qui révise et renforce le mécanisme européen de stabilité (MES).

En outre, Rome réclame une plus grande flexibilité dans la manière dont les investissements sont pris en compte dans le cadre des nouvelles règles budgétaires en cours d'élaboration pour l'Union européenne.

"Il ne sert à rien de ratifier le traité sur le MES si vous ne savez pas ce que prévoient les nouvelles règles du pacte de stabilité et de croissance", a déclaré M. Meloni lors d'un événement dans le sud de l'Italie.

Créé en 2012, le MES peut proposer une bouée de sauvetage aux gouvernements de la zone euro coupés des marchés, ou prêter pour recapitaliser les banques et fournir des crédits de précaution. En contrepartie, il exige normalement du pays concerné qu'il mette en œuvre des programmes d'austérité ou de réforme financière.

Le fonds a été réformé par un traité de 2021 qui ne peut entrer en vigueur que si tous les membres de la zone euro le ratifient, et l'Italie est le dernier pays à ne pas l'avoir fait.

Avant d'arriver au pouvoir en octobre dernier, M. Meloni avait souvent critiqué la réforme du MES, craignant qu'elle n'augmente le risque d'une restructuration de l'énorme dette nationale de Rome.

Vendredi, le premier ministre italien a déclaré que demander l'aide du MES impliquait un "stigmate" pour les candidats, ajoutant que le fonds devrait donc être réformé et devenir un instrument capable de stimuler la croissance des économies européennes.

"Le MES risque de garder des ressources bloquées à un moment où nous sommes tous à la recherche de ressources pour soutenir la croissance. (Même si l'Italie ratifie la réforme), il ne sera utilisé par personne", a-t-elle déclaré.

Mme Meloni a également déclaré qu'elle n'était pas "très convaincue" par les propositions de la Commission européenne visant à réformer les règles budgétaires de l'UE.

Bruxelles a proposé en avril que les gouvernements veillent à ce que la dette publique diminue d'un montant négocié individuellement sur une période de quatre ans et qu'elle reste sur une trajectoire descendante pendant une décennie.

Les gouvernements pourraient bénéficier d'un temps utile supplémentaire pour réduire leur dette et leur déficit, par exemple sur sept ans, s'ils mettent en œuvre des réformes qui renforcent la viabilité budgétaire, stimulent la croissance ou investissent dans des domaines qui sont des priorités de l'UE, comme la transition vers une économie verte et numérique, les droits sociaux ou dans la sécurité et la défense.

Des fonctionnaires ont précédemment déclaré que l'Italie pourrait procéder à un ajustement budgétaire annuel représentant 0,85 % du produit intérieur brut (PIB) sur quatre ans ou 0,45 % sur sept ans, afin de se conformer aux propositions de la Commission.