* Données sur les prévisions du taux de dépôt de la BCE: lien Données sur les prévisions du taux de refinancement de la BCE: lien

par Prerana Bhat

BANGALORE, 19 septembre (Reuters) - La Banque centrale européenne (BCE) en a fini avec les hausses de taux d'intérêt et optera pour le statu quo au moins jusqu'en juillet 2024, montre une enquête Reuters auprès d'économistes qui évaluent à seulement une chance sur cinq un possible relèvement supplémentaire du coût du crédit en zone euro cette année.

La BCE a relevé la semaine dernière ses taux directeurs pour la dixième fois consécutive, portant le taux de dépôt en zone euro au niveau record de 4,00% alors qu'il était encore à -0,50% en juin 2022.

Dans son communiqué de politique monétaire, la BCE elle-même a laissé entendre que ce cycle de resserrement monétaire, le plus agressif depuis la création de l'institution, touchait probablement à sa fin.

Les 70 économistes interrogés par Reuters entre le 15 et le 18 septembre ont tous estimé que les responsables de la BCE en avaient terminé avec les augmentations de taux et que le taux de dépôt actuel de 4,00% resterait à ce niveau jusqu'à la fin de l'année.

"Il faudra probablement un certain temps avant que la BCE ne le présente comme tel, mais 4,00% sera probablement le taux terminal, selon nous", a déclaré Mark Wall, chef économiste chez Deutsche Bank.

"La présidente (de la BCE) (Christine) Lagarde n'a apparemment pas voulu dire que les taux avaient atteint leur maximum (...) Cependant, les embûches pour (contrer) une nouvelle hausse semblent relativement élevés."

La probabilité d'au moins une nouvelle hausse du loyer de l'argent cette année est évaluée à seulement 20%, selon la médiane des réponses de 32 économistes sondés.

Les contrats à terme sur les taux d'intérêt montrent que la probabilité d'une nouvelle hausse des taux d'ici la fin de l'année est d'environ 25%.

La BCE n'a pas exclu de nouveaux relèvements du coût du crédit et plusieurs responsables de l'institution ont déclaré que les taux d'intérêt devraient rester à des niveaux restrictifs pendant un certain temps pour juguler l'inflation, qui est actuellement plus de deux fois supérieure à l'objectif de 2%.

"Une nouvelle hausse n'est pas notre scénario de base, mais il existe un risque raisonnable qu'une hausse se matérialise si la croissance des salaires et l'inflation restent fortes jusqu'en décembre", a déclaré Bas van Geffen, stratège macroéconomique chez Rabobank.

Lors d'une conférence de presse la semaine dernière à Saint-Jacques-De-Compostelle, en Espagne, Christine Lagarde a souligné qu'une éventuelle baisse des taux n'était pas en débat au sein de l'institution.

Parmi les économistes sondés, aucun consensus net ne se dégage sur le sujet.

Près de 60% d'eux, soit 41 sur 70, ne prévoient cependant pas d'assouplissement monétaire avant au moins juillet 2024 et la médiane des réponses montre qu'une baisse de 75 points de base des taux pourrait intervenir au second semestre de l'année prochaine. (Reportage Prerana Bhat, enquêtes par Vijayalakshmi Srinivasan, version française Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)