Francfort (awp/afp) - Le moral des consommateurs allemands devrait atteindre un nouveau plus bas historique en mai, même si l'Allemagne commence lentement à assouplir les restrictions liées à la pandémie de nouveau coronavirus, selon le baromètre Gfk publié jeudi.

L'indicateur, créé en 1980, devrait tomber en territoire négatif, à -23,4 points, soit un plus bas historique qui surpasse le creux de la grande crise financière de 2009. La baisse est de 25,7 points par rapport à avril, qui a été révisé en légère baisse, à 2,3 points.

"Compte tenu du grand gel de la vie économique, cette baisse sans précédent du climat de consommation n'est pas tout à fait surprenante", explique Rolf Bürkl, expert en consommation de Gfk.

"Les détaillants, fabricants et prestataires de services doivent se préparer à une récession imminente et très grave", ajoute-t-il.

Le Gfk a réalisé son enquête mensuelle pendant la première quinzaine d'avril, soit au moment où l'économie opérait un freinage complet et brusque, à l'image d'usines à l'arrêt et de magasins ou restaurants fermés.

Les consommateurs sondés n'avaient toutefois pas encore connaissance des annonces politiques de la mi-avril qui ont conduit à une levée partielle des restrictions liées au coronavirus, dont la réouverture des magasins de moins de 800 mètres carrés, effective depuis lundi.

Mais la levée du confinement devant se faire par étapes, pour ne pas risquer une vague de nouvelles infections, "le climat de consommation devrait également connaître des temps difficiles au cours des prochains mois", poursuit M. Bürkl.

Pires encore que les attentes en nette baisse côté conjoncture, celles des consommateurs en termes de revenus ont dégringolé de 47,1 points pour retomber à -19,3 points, soit un écart mensuel jamais observé depuis les débuts de l'indicateur en 1980.

En cause, les mesures de chômage partiel voire les pertes d'emploi qui vont causer un trou dans les portemonnaies de nombreux consommateurs.

Dans ce climat de grande incertitude, la propension à l'épargne affiche quant à elle une "forte augmentation" en avril, note encore le Gfk.

Les critiques récurrentes en Allemagne sur les taux négatifs pratiqués par la BCE sont il est vrai passées au second plan du fait de la gravité de la pandémie en cours.

afp/jh