Par Aditya Kalra et Munsif Vengattil

NEW DELHI (Reuters) - L'agence fédérale indienne de lutte contre la criminalité financière a convoqué un ancien directeur indien de la société chinoise Xiaomi Corp dans le cadre d'une enquête visant à déterminer si les pratiques commerciales de la société étaient conformes aux lois indiennes sur les changes, ont déclaré à Reuters deux sources ayant des connaissances directes.

L'Enforcement Directorate enquête sur la société depuis au moins février, et ces dernières semaines, elle a demandé à Manu Kumar Jain, l'ancien directeur général de Xiaomi en Inde, de se présenter devant ses agents, ont dit les sources.

Jain, désormais vice-président mondial de Xiaomi basé à Dubaï, se trouve actuellement en Inde, ont indiqué les sources, bien que le but de sa visite ne soit pas clair.

Interrogé au sujet de l'enquête, un porte-parole de Xiaomi a déclaré que la société respecte toutes les lois indiennes et était "entièrement conforme à toutes les réglementations".

"Nous coopérons avec les autorités dans le cadre de leur enquête en cours afin de nous assurer qu'elles disposent de toutes les informations requises", a déclaré le communiqué.

Ces actions signalent un examen de plus en plus minutieux du fabricant chinois de smartphones, dont le bureau indien a été perquisitionné en décembre dans le cadre d'une enquête distincte sur des allégations d'évasion fiscale. D'autres marques chinoises de smartphones ont également été perquisitionnées à l'époque.

Jain n'a pas répondu à une demande de commentaire. L'Enforcement Directorate de l'Inde n'a pas non plus répondu, bien que l'agence ne rende généralement pas de détails publics pendant les enquêtes en cours.

L'agence examine les structures commerciales existantes entre Xiaomi Inde, ses fabricants sous contrat et son entité mère en Chine, selon la première source, qui a déclaré que les flux de fonds entre Xiaomi Inde et son entité mère, y compris les paiements de redevances, étaient en cours de vérification.

L'Enforcement Directorate, par le biais d'un avis adressé en février à Jain de Xiaomi, a demandé divers documents de l'entreprise, a déclaré la deuxième source au courant des développements.

Il s'agissait notamment de détails sur le financement étranger, les modèles d'actionnariat et de financement, les états financiers et les informations sur les principaux dirigeants de l'entreprise, a déclaré la source.

Xiaomi reste le premier vendeur de smartphones en Inde en 2021, avec une part de marché de 24 %, selon Counterpoint Research. Le sud-coréen Samsung Electronics était la marque n° 2 avec une part de 19 %.

Xiaomi vend également d'autres gadgets technologiques en Inde, notamment des montres intelligentes et des téléviseurs.