Paris (awp/afp) - Les Bourses occidentales peinent à rebondir jeudi, alors que les taux d'intérêt obligataires continuent de grimper, notamment en Europe en amont de la publication de l'inflation en zone euro vendredi.

Wall Street a ouvert en baisse. Vers 13H55 GMT, le Dow Jones prenait 0,25%, le Nasdaq 0,13% et le S&P 500 0,28%.

En Europe, Paris était en hausse de 0,28%, Francfort de 0,16%, zurich de 0,09% et Milan de 0,04%, tandis que Londres cédait 0,27%.

Bonne nouvelle en Allemagne, où l'inflation a reculé à +4,5% sur un an en septembre, un peu moins que prévu par les analystes et au plus bas le début de la guerre en Ukraine en février 2022.

Servant de référence pour les comparaisons européennes, l'indice des prix harmonisé progresse de son côté de 4,3% sur un an. L'indice des prix à la consommation pour la zone euro sera publié vendredi.

Pour Craig Erlam, ces chiffres confirment que "la décision de la Banque centrale européenne de ne pas déclarer la fin de son cycle de resserrement monétaire il y a quelques semaines était la bonne". "Tant que les chiffres n'ont pas chuté, on ne peut pas être trop confiant."

En Espagne, l'inflation a connu une nouvelle accélération en septembre pour atteindre 3,5% sur un an, en raison d'une hausse des prix de l'électricité et des carburants.

Plus optimiste, Fritzi Köhler-Geib, cheffe économiste de la banque publique allemande KfW estime que "la baisse brutale de l'inflation [allemande] constitue un signal important du succès de la lutte contre la hausse des prix" de la Banque centrale européenne.

Cela n'a pas suffit à rassurer le marché obligataire où les taux d'intérêt des États européens se tendent de plus belle alors qu'ils atteignaient déjà des niveaux plus vus depuis plusieurs années.

Le taux d'intérêt de la dette allemande à dix ans grimpait 2,96%, au plus haut depuis 2011, contre 2,84% à la clôture de mercredi. L'équivalent français touchait pour sa part un nouveau plus haut depuis novembre 2011, et s'établissait à 3,53% vers 13H50 GMT, contre 3,40% la veille.

Le rendement du Trésor américain à 10 ans poursuivait aussi sa progression, à 4,87% vers 13H50GMT, contre 4,61% mercredi, à un nouveau plus haut de 16 ans.

Mauvaise cote pour 888

L'action du groupe britannique de paris en ligne 888 dévissait de 15,75% à Londres après un avertissement sur résultat. Le chiffre d'affaires trimestriel est attendu en forte baisse, heurté notamment par le durcissement de la réglementation contre l'addiction aux jeux d'argent.

Panne informatique à Volkswagen

La production a pu reprendre à Volkswagen (-0,73%) après qu'une importante panne informatique a mis à l'arrêt les usines allemandes de la marque, dont le siège du constructeur automobile à Wolfsburg, a indiqué jeudi un porte-parole. La panne de réseau a commencé mercredi à la mi-journée et la production a été interrompue dans toutes les usines allemandes de Volkswagen, la principale marque du constructeur.

Pétrole et dollar en baisse

Du côté du pétrole, au lendemain de nouveaux records de prix sur l'année, les cours des deux références principales reculent.

Vers 13H50 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en novembre, perdait 0,59% à 95,98 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, lâchait 1,05% à 92,70 dollars, peu après avoir franchi la barre des 95 dollars.

Du côté des devises, "depuis la mi-juillet, le dollar a opéré un vif rebond contre l'ensemble des devises, soutenu par une croissance économique américaine bien meilleure que prévu initialement, une rhétorique toujours restrictive de la banque centrale américaine appelant à des taux directeurs durablement inchangés et par une situation économique dans le reste du monde peu attractive à la fois en Chine, au Japon, au Royaume-Uni ainsi qu'en zone euro", résument les économistes de Natixis Research.

Mercredi, la monnaie unique est tombée à 1,0488 dollar, frôlant son plus bas de l'année de 1,0484 dollar, atteint début janvier. Vers 13H50 GMT, la tendance s'inversait et le cours du dollar reprenait son souffle. Il reculait de 0,33% face à la monnaie unique européenne, à 1,0537 dollar pour un euro.

afp/buc