CGG bondit de 28% à 6,05 euros, les investisseurs sont rassurés par l'accord de principe trouvé entre le spécialiste de la sismique et ses créanciers sur sa restructuration financière. L'enjeu est de taille. Ecrasé par une dette de près de trois milliards de dollars, le groupe parapétrolier est menacé de faillite. Particulièrement complexe, le montage accepté par les créanciers à l'issue d'âpres négociations conduit à une conversion de la dette en capital.

En effet, les porteurs de la dette non sécurisée (environ 1,9 milliard de dollars), essentiellement des hedge funds, ont accepté de convertir la totalité de leur créance en actions.

De leur côté, les porteurs de dette sécurisée (800 millions de dollars) ont accepté de rééchelonner leur créance jusqu'en 2022.

Par ailleurs, CGG a relevé le montant de son augmentation de capital à 125 millions de dollars, contre 75 millions annoncés à la mi-mai.

Ce plan de restructuration financière, s'il est mené à bien, ramènerait la part des actionnaires existants dans le capital du groupe à un maximum de 22,4%, en fonction de leur taux de participation à l'augmentation de capital, tandis que le reste des actions du groupe serait entre les mains des créanciers.

Une situation qui, pour l'instant ne satisfait pas tous les grands actionnaires. Si DNCA, actionnaire historique de CGG avec 7,9% du capital, a accepté l'accord, les deux principaux actionnaires, Bpifrance et AMS, le fonds de l'homme d'affaires Jean-Paul Bize, qui détiennent 17,7% du capital, ont refusé de participer aux négociations.

CGG a maintenant prévu de de se placer sous procédure collective dès le 15 juin (en France sous la loi de sauvegarde et aux Etats-Unis sous le Chapitre 11) afin de faciliter l'adoption de l'accord auprès des trois comités formés par le tribunal de commerce : les banques prêteuses, les fournisseurs et les obligataires.

Une fois l'accord validé par chacun des trois comités selon la règle des deux tiers, CGG convoquera une assemblée générale, sans doute en octobre, afin que les actionnaires entérinent, eux aussi, le sauvetage du groupe. Une majorité simple suffira et le groupe peut donc arithmétiquement se passer des voix de Bpifrance et AMS. Mais d'ici là, ces derniers se seront peut-être rangés derrière les créanciers.

Alors que le marché de la sismique devrait rester très difficile cette année, CGG a en effet besoin de cette restructuration financière pour poursuivre son activité dans l'attente du redressement de la conjoncture.