- Technip a proposé à CGG une OPA en numéraire pour 8,3 euros par action

- CGG a jugé que les conditions n'étaient pas réunies pour y donner suite

- Technip envisage de se séparer de la division Acquisition de CGG.

- Un rapprochement constituerait une étape de plus dans la consolidation du secteur parapétrolier

- La chute du cours du pétrole incite les compagnies du secteur à réduire leurs investissements

(Actualisation: précisions sur l'offre, ainsi que sur le contexte sectoriel et macroéconomique).

Le groupe d'ingénierie pétrolière Technip (>> TECHNIP) a proposé à son compatriote CGG (CGG, CGG.FR) un rapprochement en vue de créer "un acteur mondial de premier rang dans les services parapétroliers", mais le spécialiste des études sismiques "a considéré que les conditions n'étaient pas réunies pour y donner suite".

Cette approche confirme que les grandes manoeuvres ont été lancées dans le secteur parapétrolier. Lundi, le géant américain des services pétroliers Halliburton (>> Halliburton Company) a annoncé une offre d'achat amicale en actions et en numéraire sur son compatriote Baker Hugues (>> Baker Hughes Incorporated). Halliburton et Baker Hughes sont respectivement les deuxième et troisième groupes de services pétroliers au monde en termes de chiffre d'affaires, après Schlumberger (>> Schlumberger Limited.).

Après l'annonce de Halliburton et Baker Hughes, Bill Herbert, gérant chez Simmons & Co, une banque d'investissement spécialisée dans l'énergie, avait prévenu qu'avec la "baisse des dépenses des entreprises au plan mondial et des groupes américains qui se préparent à un atterrissage sévère, la consolidation dans le secteur des services pétroliers était devenue impérative".

Technip souhaite un "dialogue constructif" avec le conseil de CGG

Technip a proposé à CGG le lancement d'une offre publique d'achat en numéraire au prix de 8,3 euros par action CGG. Le groupe "souhaite un dialogue constructif avec le conseil d'administration de CGG au sujet de son projet qui repose sur une logique stratégique et industrielle forte".

Jeudi vers 9h40, l'action CGG s'envolait de 21,7% à 7,94 euros, en tête du SBF 120. A l'inverse, Technip accusait dans le même temps la plus forte baisse du CAC 40, avec un recul de 4,8% à 57,94 euros.

"Technip est confiant dans le fait que son projet peut être réalisé dans des conditions qui sont créatrices de valeur pour ses actionnaires, tout en lui permettant de maintenir la solidité de son bilan et une notation de crédit à son niveau actuel", a indiqué le groupe dans un communiqué.

"Technip n'est pas en mesure d'indiquer à ce stade si cette opération se concrétisera", a-t-il toutefois également déclaré.

Contacté par Dow Jones Newswires, CGG n'était pas disponible dans l'immédiat.

La division Acquisition de CGG à terme exclue du nouvel ensemble

Technip veut notamment intégrer les activités de réservoir et de traitement de données, ainsi que d'équipements sismiques de CGG, afin de décliner "une proposition de valeur unique pour l'industrie, en matière de technologie, ingénierie, équipements et gestion de projets, et ce, du réservoir jusqu'à l'ensemble du système de production".

Le groupe envisage par ailleurs un renforcement puis une séparation de la division Acquisition de CGG. Au premier semestre, cette branche a dégagé un chiffre d'affaires de 1,04 milliard de dollars, ce qui représente les deux tiers du périmètre de CGG.

L'offre de Technip intervient également alors que CGG a lancé en décembre un plan de restructuration à l'horizon 2016, afin notamment d'adapter sa structure de coûts à la nouvelle donne économique et pétrolière. En raison notamment de surcapacités et du ralentissement de l'économie mondiale, les cours du pétrole ont récemment chuté d'environ 25%, pour évoluer à leurs plus bas depuis 4 ans.

-Ambroise Ecorcheville, Dow Jones Newswires; +33 (0)1 40 17 17 71; ambroise.ecorcheville@wsj.com

(Eric Chalmet a contribué à cet article)