New York (awp/afp) - Wall Street a baissé lundi dans un contexte mondial prudent avant plusieurs réunions de banques centrales et, au-delà, la perspective du référendum britannique sur l'appartenance à l'Union européenne: le Dow Jones a perdu 0,74% et le Nasdaq 0,94%.

Selon des résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a cédé 132,86 points à 17.732,48 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 46,11 points à 4.848,44 points. L'indice élargi S&P 500 a reculé de 17,01 points, soit 0,81%, à 2.079,06 points.

Wall Street a tenté d'inverser la tendance en milieu de séance, le Dow Jones s'orientant brièvement dans le vert, mais s'est finalement repliée pour suivre une tendance imprimée par l'ensemble des grandes places mondiales.

"Il n'y avait pas beaucoup d'actualité économique aujourd'hui et on observe surtout des inquiétudes de plus en plus marquées (...) avant la réunion de la Réserve fédérale (Fed) cette semaine, puis le référendum sur un +Brexit+ le 23", a mis en avant Bill Lynch, de Hinsdale Associates, remarquant que Wall Street poursuivait un recul enclenché en fin de semaine précédente.

Comme c'est le cas pour les banques centrales japonaise et britannique, qui rendront des décisions jeudi, les investisseurs ne s'attendent pas à ce que la Fed annonce mercredi, à l'issue d'une réunion de deux jours, un changement de sa politique monétaire, mais ils préfèrent jouer la prudence.

"Je ne pense pas qu'elle relève ses taux", ce qui serait a priori défavorable aux investisseurs, "mais elle pourrait signaler dans son communiqué qu'elle est prête à le faire en juillet", a précisé M. Lynch.

Reste que c'est surtout le référendum britannique qui suscite les inquiétudes des marchés, au moment où se multiplient les sondages témoignant de la progression, voire de l'avance, des partisans d'une sortie de l'Union européenne.

De plus, "les craintes géopolitiques sont bien sûr présentes après ce qui s'est produit hier à Orlando", ville de Floride où une fusillade a tué une cinquantaine de personne et a été revendiquée par les djihadistes de l'Etat islamique, a remarqué David Levy, de Republic Wealth Advisors.

Dans ce contexte, "les investisseurs cherchent un refuge sous la forme du marché de la dette américain", qui, comme ses homologues étrangers, évolue actuellement à des niveaux élevés, a noté M. Lynch.

Lundi encore, le marché obligataire a monté aux Etats-Unis. Vers 20h30 GMT, le rendement des bons du Trésor à 10 ans reculait à 1,611% contre 1,639% vendredi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,429%, contre 2,452% précédemment.

"C'est intéressant de voir le marché de la dette continuer à monter, alors que la Bourse est proche de ses records", ce qui semble au contraire témoigner d'un certain optimisme, a conclu M. Levy. "La question, c'est de savoir qui a raison entre les marchés obligataires et les marchés d'actions."

- Yahoo! recule -

Parmi les valeurs, le Dow Jones était plombé par une baisse de 2,60% du géant informatique Microsoft, à 50,14 dollars, après l'annonce du rachat pour plus de 26 milliards de dollars du réseau social professionnel LinkedIn, qui s'est envolé de 46,64% à 192,21 dollars.

Egalement dans le secteur, Symantec, spécialiste de la sécurité informatique qui édite notamment l'antivirus Norton, a avancé de 5,26% à 18,21 dollars après avoir fait part du rachat pour plus de 4,5 milliards de dollars de son concurrent Blue Coat, propriété du fonds Bain qui n'est pas coté.

Le groupe internet Yahoo! a reculé de 0,98% à 36,47 dollars, sans profiter d'un article de l'agence Reuters, selon lequel les opérateurs téléphoniques Verizon (-0,19% à 52,57 dollars) et AT&T (-0,35% à 40,19 dollars) allaient tous deux participer à un nouveau tour de table, a priori final, pour acheter le coeur de métier du groupe.

Le fabricant d'armes Smith&Wesson a bondi de 6,87% à 22,88 dollars, semblant profiter des inquiétudes au lendemain de la fusillade d'Orlando.

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