Après un début de séance tonitruant, le titre Bank of America s'est rapidement retourné à la baisse vendredi, les diverses annonces de la matinée suscitant au final plus d'inquiétudes que de soulagement.

Le titre abandonnait, moins d'une heure après l'ouverure, 2,4% à 8,1 dollars après une ouverture en hausse de 11%. Il avait littéralement décroché de 18% hier.

Le géant bancaire américain a dévoilé ce matin une perte nette de 1,8 milliard de dollars au titre de son 4ème trimestre, contre un bénéfice net de 268 millions de dollars un an plus tôt.

Ramenée par action, la perte de BofA atteint 48 cents, alors que les analystes tablaient en moyenne sur un profit de huit cents à l'issue du trimestre écoulé.

Dans son communiqué, le géant bancaire américain précise que ses comptes de 4ème trimestre tiennent compte des performances de Countrywide Financial, racheté en juillet 2007, mais qu'ils excluent pour l'instant les résultats de Merrill Lynch, dont il n'a bouclé l'acquisition que le 1er janvier dernier.

Sur le 4ème trimestre, Merrill Lynch accuse de son côté une perte nette abyssale de 15,3 milliards de dollars, grevée par les sévères perturbations des marchés financiers.

'Il est encourageant de voir que Bank of America enregistre les provisions nécessaires, ce qui libère quelque peu la voie pour un redressement des comptes courant 2009', estime un analyste basé à Wall Street.

Mais l'attention des professionnels se porte également sur l'accord conclu entre le groupe et le Département américain du Trésor, au terme duquel les pouvoirs publics investiront 20 milliards de dollars en l'échange d'actions préférentielles portant un dividende de 8%.

Bank of America doit également bénéficier d'une garantie de crédit à hauteur de 118 milliards de dollars de la part de l'Etat, essentiellement sur le portefeuille d'actifs de Merrill Lynch.

'Accepter d'être financé dans le cadre de la deuxième phase du TARP est un élément très préoccupant', juge un analyste. 'Cela va obliger la banque à faire d'importantes concessions, telles que la réduction de son dividende ou la dépendance à un feu vert de Washington pour sa politique d'investissement', explique-t-il.

Ces mesures devraient toutefois lui permettre de porter son ratio de capitaux propres 'Tier 1', mesure de sa solvabilité, à quelque 10,7% sur une base pro forma.

Invoquant les conditions économiques actuelles et l'état des marchés de capitaux, le groupe a également annoncé qu'il ne verserait à ses actionnaires qu'un dividende symbolique d'un cent par action au titre du 1er trimestre.

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