"Saint-Gobain poursuit son recentrage sur les métiers de l’habitat. Vendredi, le groupe a accepté l’offre d’achat de l’irlandais Ardagh sur ses activités américaines de conditionnement en verre. « Après avoir consulté son Comité d’entreprise et recueilli son avis favorable, la Compagnie de Saint-Gobain a accepté l’offre d’achat d’Ardagh sur Verallia North America pour un montant de 1 694 millions de dollars (environ 1 275 millions d’euros).

Initialement, Saint-Gobain souhaitait introduire 40% de sa filiale Verallia en Bourse. Il y avait cependant renoncé en 2011 en raison du contexte peu favorable des marchés financiers. Avec la cession de la partie américaine, qui comporte 13 usines de conditionnement et emploie 4 200 personnes, se pose la question du sort des autres activités de Verallia. « Nous venons de saisir une opportunité, nous ne sommes pas pressés pour la suite », a souligné Pierre-André de Chalendar, PDG de Saint-Gobain. « Cette offre (...) valorise dans de très bonnes conditions, supérieures à ce qui était envisagé lors du projet de mise en bourse de 2011, nos activités américaines de conditionnement », a-t-il ajouté.

D’après Les Echos, le groupe n'exclut pas toutefois une mise sur le marché de ce qui reste de Verallia, à savoir les activités européennes et sud-américaines. Elles ont réalisé en 2011 un chiffre d’affaires supérieur à 2,5 milliards d'euros. « Le prix annoncé lundi correspondant à 30% de l'Ebitda total de Verallia, cela implique que le reste de l'activité serait valorisé à 4,3 milliards d'euros, bien au-dessus des estimations faites lors de l'IPO », commente un trader parisien cité par l’agence Reuters.

En attendant, le groupe va profiter de cette vente pour « renforcer son bilan, tout en poursuivant sa politique ciblée d'acquisitions de taille petite ou moyenne. » Il a par ailleurs annoncé ce vendredi un investissement de 100 millions de dollars aux Etats-Unis dédié à la construction d’une usine ultramoderne d’éléments de toitures.

Standard & Poor's a abaissé fin octobre sa perspective sur la note de crédit de Saint-Gobain qui ressort à "BBB", avant-dernier cran avant la catégorie "junk". Le groupe souffre du marasme qui sévit sur le marché européen de la construction, mais aussi dans le secteur automobile, auquel il est exposé via son activité vitrage. « Les termes de l'opération avec Ardagh sont plutôt bons, c'est intéressant du point de vue stratégique », commente un autre analyste interrogé par Reuters. « Maintenant, il reste à voir comment la macroéconomie va impacter les résultats futurs, surtout en France. »

Vers 12h20, le titre cède 1,9% sur un marché parisien en hausse de 0,1%.
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