MARSEILLE, 19 janvier (Reuters) - Le délai de remise des dossiers pour les candidats à la reprise de la SNCM a été repoussé au 2 février prochain pour pouvoir finaliser les dossiers et étudier trois nouvelles candidatures, ont annoncé les administrateurs judiciaires.

Le délai initial pour le dépôt des dossiers était fixé à ce lundi 11 heures.

"Dans ce délai, 4 offres ou lettres d'intention nous ont été remises. Toutes ces propositions sont soumises à d'importantes conditions suspensives qui restent à lever", écrivent les administrateurs dans un communiqué.

"En complément, 3 autres candidats ont confirmé leur intérêt et demandé à bénéficier d'un délai complémentaire pour présenter leurs offres", ajoutent-ils.

L'entreprise don't l'actionnaire majoritaire est Trandev, coentreprise entre Veolia et la Caisse des dépôts, a été placée en redressement judiciaire au mois de novembre.

Parmi les candidats à la reprise, figurent la compagnie Baja Ferries, dont le siège social est domicilié à Miami (Etats-Unis), le groupe italien GNV, qui opère en Méditerranée avec une dizaine de navires, et un pool de partenaires européens regroupés autour de Christian Garin, ancien président du port de Marseille.

Tous les repreneurs potentiels devaient être connus avant l'audience du tribunal de commerce de Marseille qui, le 28 janvier, doit apprécier l'état financier de la SNCM.

Reportée début janvier, cette audience s'inscrit dans la procédure normale d'une mise en redressement judiciaire qui prévoit que, dans un délai de deux mois après le jugement d'ouverture, les administrateurs présentent un premier rapport sur les perspectives de poursuite de l'activité de l'entreprise.

Le tribunal décidera ensuite la poursuite de la période d'observation ou la liquidation de la société.

Un premier obstacle juridique à la reprise de la compagnie a été levé, mi-décembre, par le gouvernement français et la Commission européenne, qui ont convenu que la délégation de service public accordée à la SNCM puisse être transférée à la nouvelle entité après reprise.

L'avenir de la SNCM, qui relie la Corse au continent, dépend de cette délégation de service public (DSP) et des quelque 440 millions d'euros d'aides publiques que la Commission européenne juge illégales et dont elle réclame le remboursement.

La DSP ne sera pas cessible en totalité mais par lots, ce qui signifie que les activités de la SNCM pourraient n'être reprises que partiellement ou par différentes entités.

Le tribunal de commerce a fait savoir qu'il entendait toutefois privilégier une offre de reprise globale et non à la découpe. La SNCM emploie 2.000 personnes, dont 1.500 en CDI. (Jean-François Rosnoblet, édité par Gérard Bon)