ajoute déclarations du PDG de Vale et de Bolsonaro

BRUMADINHO (awp/afp) - Au moins 200 personnes étaient portées disparues vendredi après la rupture d'un barrage du géant minier Vale dans l'Etat brésilien du Minas Gerais (sud-est), provoquant une gigantesque coulée de boue dans une région où un drame similaire avait fait 19 morts en novembre 2015.

"Pour le moment, nous confirmons la disparition d'environ 200 personnes", ont annoncé les pompiers dans un communiqué.

Le maire de Brumadinho, la commune où se trouve le barrage, a de son côté évoqué dans un entretien à la chaîne Globonews que "sept corps ont été retrouvés", ce que n'ont pas confirmé les secours.

La rupture d'un barrage du complexe minier de Córrego do Feijão, qui en compte trois au total, a eu lieu en début d'après-midi sur cette commune de 39.000 habitants située à 60 km au sud-ouest de Belo Horizonte, capitale du Minas Gerais.

Des images aériennes impressionnantes diffusées par les pompiers montrent une véritable marée de boue de couleur marron aux reflets grisâtres recouvrant d'immenses surfaces de végétation.

Le PDG de Vale, Fabio Schvartsman, a déclaré lors d'une conférence de presse que "plus de 300 employés travaillaient sur le site de la mine" et qu'"une centaine d'entre eux ont été secourus", précisant que la cantine avait été engloutie par la coulée de boue à l'heure du déjeuner.

"La plupart des personnes touchées sont nos employés. Nous ne connaissons pas encore le nombre des victimes, mais nous savons qu'il sera élevé", a-t-il ajouté.

"La tragédie environnementale devrait être moindre que celle de 2015, mais la tragédie humaine bien plus importante", a conclu le dirigeant, dont l'entreprise était également impliquée dans le drame d'il y a trois ans et deux mois.

Les actions de Vale ont chuté de plus de 8% à la clôture de la bourse de New York, après avoir plongé dans un premier temps de plus de 11% à l'annonce de cette nouvelle tragédie.

Bolsonaro sur place samedi

Cinq hélicoptères ont été mobilisés pour les secours et l'un deux apparaît dans une vidéo hissant une femme semblant blessée, tandis que deux personnes étaient enlisées dans la boue jusqu'à la taille.

D'autres images de la chaîne d'informations Globonews montraient des habitations partiellement détruites, certaines à moitié englouties par la boue.

Le président Jair Bolsonaro a affirmé qu'il se rendrait au Minas Gerais samedi pour survoler la zone du désastre dans la matinée.

"Nous allons constater les dégâts pour prendre toutes les mesures nécessaire pour atténuer la souffrance des familles de possibles victimes, ainsi que les problèmes environnementaux", a affirmé le chef de l'Etat lors d'un point presse depuis Brasilia.

Le président a également annoncé que des troupes d'un régiment de Minais Gerais avaient été déployées et que plusieurs ministres devraient arriver sur place dès vendredi pour mettre en place une cellule de crise et que

L'un deux, le ministre de l'Environnement, Ricardo Salles, a affirmé par téléphone à l'AFP ne "pas avoir connaissance de l'ampleur des dégâts humains et environnementaux", mais a assuré que les autorités agiraient "avec la plus grande rigueur".

Le musée d'Inhotim évacué

La municipalité de Brumadinho a diffusé sur les réseaux sociaux un communiqué demandant à la population de s'éloigner du lit de la rivière Paraopeba, qui pourrait avoir été contaminée par la coulée de boue.

A une quinzaine de kilomètres du barrage, le site d'Inhotim, plus grand musée à ciel ouvert du monde avec sa collection d'art contemporain, a été évacué "par précaution". Ce haut lieu du tourisme brésilien accueille environ 35.000 visiteurs par mois

Selon un photographe de l'AFP, la police a bouclé tous les accès menant à Brumadinho et de nombreuses zones de la région ont été évacuées le temps d'évaluer jusqu'où la coulée de boue pourrait s'étendre.

En novembre 2015, la rupture du barrage de Samarco, une copropriété de Vale et du groupe anglo-australien BHP, avait fait 19 morts et provoqué un drame écologique sans précédent au Brésil, près de Mariana, à environ 150 km de Belo Horizonte.

"C'est incroyable que trois ans et deux mois après Mariana, un autre accident avec les mêmes caractéristiques ait lieu dans la même région", s'est insurgé Greenpeace dans un communiqué.

À l'époque, des centaines de kilomètres carrés avaient été submergés par un tsunami de boue, qui avait traversé deux Etats brésiliens et s'était répandu sur 650 kilomètres jusqu'à l'océan Atlantique à travers le lit du fleuve Rio Doce, l'un des plus importants du Brésil.

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