Zurich (awp) - La société de biotechnologies Spexis dans sa forme actuelle n'est cotée à la Bourse suisse que depuis cette année. Pourtant, le directeur général (CEO) Jeffrey Wager entrevoit déjà une cotation parallèle sur le Nasdaq d'ici 12 à 18 mois, a-t-il indiqué dans une interview à AWP.

"La Bourse suisse n'est pas nécessairement connue pour être particulièrement liquide pour les petites entreprises de biotechnologies", a indiqué le directeur. Une cotation aux Etats-Unis, au plus tard dans 18 mois, serait un élément complémentaire optimal, selon lui.

Spexis a été constitué comme une fusion inversée. Ainsi, Polyphor, qui a essuyé différents échecs dans la recherche, a repris Enbiotix comme société englobante. Le partenaire américain a ainsi gagné un accès à la Bourse suisse. Lorsque cette transaction a été annoncée, M. Wager avait déjàexpliqué qu'à moyen terme, une deuxième cotation sur le Nasdaq était envisagée.

La cotation n'est pas l'unique motivation de la fusion. Ainsi, M. Wagner relève les synergies entre le produit Colifin (colistiméthate sodique) d'Enbiotix et la murepavadine inhalable de Polyphor, avant tout car ces deux substances sont soutenues par la fondation de lutte contre la mucoviscidose Cystic Fibrosis Foundation. Les deux produits expérimentaux sont destinés à traiter les infections chroniques et récalcitrantes des poumons chez les patients atteints de cette maladie génétique.

"Nous débuterons les premières études du programme de phase III avec Colifin dès la mi-année 2022", a confirmé le CEO. L'objectif est d'obtenir une homologation aux Etats-Unis, alors que le produit est autorisé sur le marché européen depuis une dizaine d'années.

Besoin urgent de capitaux

Spexis dispose de liquidités assurant le financement de ses projets jusqu'au troisième trimestre 2022. "Avec quelques ajustements, cela pourrait être un peu étendu", a indiqué le CEO, sans expliciter quelle forme prendraient lesdits ajustements. Les suppressions de postes ne seraient considérées qu'en "dernier recours".

Le responsable est conscient d'avoir urgemment besoin de capital, "que ce soit avec des partenariats avec des entreprises ou des financements ou les deux", précise-t-il.

Un accord exclusif a été conclu avec l'investisseur principal d'avant la fusion, PMI/Vectura, dans l'objectif d'identifier une possible alliance entre différents produits.

"Dans deux à trois ans, nous ciblons être proches de l'homologation de notre principal produit, Colifin ou l'avoir déjà obtenue". D'ici là, Spexis s'imagine également avoir déjà entamé la phase III pour le Murepavadin inhalable et avoir enclenché le stable clinique pour un ou plusieurs candidats du portefeuille en oncologie.

hr/rw/ol