La nouvelle organisation plus décentralisée présentée jeudi à la presse devrait aider Solvay à réaliser son ambition de faire passer son résultat opérationnel de 2 à 3 milliards d'euros dans les cinq ans, a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse.

"L'enjeu est de gérer le court terme sans oublier le moyen terme", a-t-il poursuivi, observant que 2013 sera une année ardue pour le groupe, notamment en Europe qui connaît un démarrage plus difficile qu'en 2012.

Pour atteindre ses objectifs, Solvay va s'appuyer sur ses métiers de croissance que sont les produits chimiques de grande consommation et les plastiques de spécialités, afin de contrebalancer ceux qui rencontrent des difficultés (les PVC et les polyamides) à cause de la hausse des prix de l'énergie.

La diversification du groupe, qui fête ses 150 ans cette année, ainsi que sa taille actuelle (13 milliards d'euros de chiffre d'affaires) devraient aussi lui permettre de résister à un environnement peu clément.

L'Asie, Chine en tête, sera encore en 2013 le moteur de la croissance de Solvay et c'est dans cette zone où l'énergie coûte moins cher que Solvay compte réaliser l'essentiel de ses investissements.

"Solvay a des ambitions européennes et mondiales très fortes. Nous avons aujourd'hui le sentiment d'avoir toutes les ressources nécessaires pour jouer parmi les grands de la chimie et tenir un rôle dans un secteur qui va continuer à se transformer", a affirmé Jean-Pierre Clamadieu.

Mais si le groupe envisage de réaliser à court terme des acquisitions ciblées de petites tailles afin de se renforcer dans ses activités en croissance, il exclut toute opération de grande ampleur dans l'immédiat.

Jean-Pierre Clamadieu se déclare satisfait du portefeuille actuel de la société mais s'empresse d'ajouter qu'il n'est pas fermé à son évolution, évoquant même l'idée de "sortir de tel ou tel métier" pour pouvoir "croître ici ou là".

Interrogé sur le plan de compétitivité du gouvernement, Jean-Pierre Clamadieu a indiqué qu'il en attendait un bénéfice de six millions d'euros par an.

Il a par ailleurs estimé que l'accord sur l'emploi conclu la semaine dernière avec le patronat "sera utile à Solvay".

Le siège de Solvay est à Bruxelles mais sur ses 30.000 employés à travers le monde, 7.000 travaillent en France, pays où le groupe réalise à peine 7% de ses ventes, contre 25% en Asie, 20% aux Etats-Unis et 15% en Amérique latine.

Noëlle Mennella, édité par Dominique Rodriguez