"Je ne crois pas que nous devrions attendre de savoir ce que nous dirons les prochaines statistiques", a dit Charles Evans, le président de la Fed de Chicago, dans un discours qu'il devait prononcer lors d'une conférence à Hong Kong.

"Nous avons largement dépassé le seuil justifiant une action supplémentaire ; nous devons passer à l'action maintenant."

La Fed a laissé sa politique monétaire inchangée à l'issue de sa dernière réunion le 1er août et le compte-rendu de celle-ci a montré que de nombreux responsables de l'institution souhaitaient disposer de nouvelles informations sur l'évolution de la conjoncture avant le lancement éventuel d'une nouvelle phase d'"assouplissement quantitatif" (QE) consistant à racheter des obligations pour faire refluer les taux d'intérêt.

Charles Evans, opposé à cette attitude attentiste, a expliqué souhaiter un nouveau programme d'achats par la Fed d'obligations à long terme, sans limite de montant ou de temps, une approche qui semble compter de plus en plus de soutiens.

La Fed pourrait interrompre ses achats d'obligations après deux ou trois trimestres de baisse régulière du taux de chômage, a-t-il précisé, ajoutant qu'elle pourrait ensuite maintenir ses taux d'intérêt à leur niveau actuel - leur plus bas historique - jusqu'à ce que le taux de chômage soit revenu à 7%, contre 8,3% actuellement.

Cette politique ne devrait être modifiée que dans le cas où l'inflation menacerait de passer au-dessus de 3%, a-t-il précisé.

La Fed a acheté pour 2.300 milliards de dollars (1.800 milliards d'euros environ) de dette à long terme depuis la crise de 2008-2009 dans le but de faire baisser le coût du crédit et de soutenir l'activité.

Elle a lancé l'an dernier un plan connu sous l'appellation "Operation Twist" consistant à vendre des titres à court terme tout en achetant des titres à long terme, qui vise à faire refluer les taux à long terme.

"Il est temps de prendre des mesures encore plus énergiques", a jugé Charles Evans lundi.

Clement Tan, Marc Angrand pour le service français, édité par Nicolas Delame