(Actualisé avec précisions, rencontre avec avocat allemand)

MOSCOU, 31 octobre (Reuters) - Edward Snowden, l'informaticien à l'origine des révélations sur les écoutes massives du renseignement américain, travaillera à partir du mois prochain pour "un grand site internet russe", a annoncé jeudi un de ses avocats russes cité par l'agence de presse RIA.

"Edward commencera à travailler en novembre, il apportera son aide à un grand site russe", a déclaré Anatoli Koutcherena, sans donner plus de détails "pour des raisons de sécurité".

Edward Snowden, ancien collaborateur de l'Agence nationale de sécurité (NSA) des Etats-Unis, a obtenu l'asile temporaire en Russie après sa fuite via Hong Kong en juin. On ignore où il vit et, depuis le mois de juillet, seules quelques photos et vidéos du consultant informatique ont été publiées.

Anatoli Koutcherena a précisé qu'Edward Snowden refusait de répondre aux questions des enquêteurs internationaux, car il s'était engagé à respecter la demande du président russe Vladimir Poutine de ne plus nuire aux intérêts des Etats-Unis.

"Snowden vit en Russie selon la loi russe, il ne peut pas quitter le pays car il perdrait son statut actuel", a-t-il dit cité par l'agence Interfax. "De plus, il ne peut pas divulguer des informations secrètes tant qu'il est en Russie."

Le parlement allemand prévoit la tenue d'une session extraordinaire à la suite d'allégations selon lesquelles les communications de la chancelière Angela Merkel avaient été espionnée par la NSA. Plusieurs partis ont demandé l'ouverture d'une enquête publique qui permette à Edward Snowden de témoigner.

Hans-Christian Ströbele, un avocat membre des Verts, a rencontré jeudi Edward Snowden, selon un communiqué publié par son cabinet, et s'est vu remettre un courrier adressé à Berlin et au procureur général allemand.

Angela Merkel veut que les Etats-Unis signent un "accord de non espionnage" avec Paris et Berlin d'ici la fin de l'année, ce qui doit se traduire dans les faits par l'arrêt des programmes de surveillance des Etats-Unis auprès de deux de leurs principaux alliés. (Steve Gutterman; Henri-Pierre André et Julien Dury pour le service français)