HONG KONG, 2 novembre (Reuters) - Les manifestants anti-gouvernementaux ont prévu de se rassembler en nombre samedi à Hong Kong pour ce qu'ils ont décrit comme un "appel d'urgence" pour l'autonomie que l'ancienne colonie britannique s'était vue garantir au moment de sa rétrocession à la Chine en 1997.

L'activiste Joshua Wong, qui a dénoncé lors de la semaine écoulée une mesure "politique" pour l'écarter des élections aux conseils de districts prévus ce mois-ci (), a appelé à un rassemblement de 100.000 personnes dans les rues.

Il s'agira du vingt-deuxième week-end consécutif de manifestations dans la région administrative spéciale.

Le mouvement de contestation a donné lieu à de nombreux heurts, les activistes jetant des cocktails Molotov contre les forces de l'ordre et dégradant des bâtiments gouvernementaux. La police a répondu par des tirs de gaz lacrymogène, de balles en caoutchouc et parfois par des tirs à balles réelles.

Les manifestants estiment que Pékin piétine les libertés accordées à la ville depuis la rétrocession de l'ex-colonie britannique à la Chine en 1997. Le gouvernement chinois rejette ces accusations, disant que des pays étrangers, dont les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, contribuent à semer le trouble.

"Si de plus en plus de personnes, pas quelques milliers mais plus de 100.000 résidents de Hong Kong, descendent dans les rues demain, le monde saura que les gens de Hong Kong se battent pour des élections libres", a dit vendredi à des journalistes Joshua Wong, l'une des figures de proue des manifestants étudiantes de 2014 qui avaient paralysé la ville pendant 79 jours, mais resté plutôt en retrait du mouvement de contestation actuel.

La marche de samedi, dont le parcours va du parc Victoria à Central, le quartier des affaires de Hong Kong, a été interdite par la police pour des raisons de sécurité. Deux autres rassemblements en faveur de la démocratie prévus à Central ont toutefois été autorisés.

Jeudi, la Haute cour de Hong Kong a prononcé une injonction temporaire courant jusqu'au 15 novembre qui interdit de publier des messages en ligne qui "encouragent l'utilisation ou la menace de la violence".

C'est la première fois que les autorités tentent de limiter la diffusions de commentaires en ligne, une mesure qui pourrait créer un précédent pour le contrôle d'internet dans la ville. (Nick Macfie; Benoît Van Overstraeten et Jean Terzian pour le service français)