(Actualisé avec déclaration syndicats, Shell et précisions)

PARIS, 3 septembre (Reuters) - Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg recevra ce lundi soir à Bercy les sociétés Shell et Alafandi au sujet de la reprise de la raffinerie de Petit-Couronne (Seine-Maritime), a-t-on appris auprès du ministère à la veille d'une décision judiciaire.

Alafandi Petroleum Group (APG), qui avait retiré vendredi son offre de reprise, devrait finalement rester candidat si "une solution est trouvée ce soir", selon les syndicats.

APG indique depuis vendredi sur son site internet avoir retiré provisoirement son offre en raison d'informations qui pourraient mettre en péril l'éventuel processus de transition.

"Il y a une discussion avec Shell sur la transition", a confirmé Yvon Scornet, représentant de l'intersyndicale de Petit-Couronne, précisant que les syndicats continuent de soutenir les deux offres de reprise qui promettent de sauver les 550 emplois du site.

La raffinerie de Petit-Couronne est en redressement judiciaire depuis le 25 janvier, à la suite du dépôt de bilan de sa société-mère Petroplus, basée en Suisse.

Un contrat temporaire de six mois conclu avec Shell, ancien propriétaire du site, a permis un redémarrage fin juin de la production dans l'attente d'une reprise définitive.

Interrogé par Reuters, le groupe pétrolier affirme coopérer avec tous les candidats pour aider l'administrateur à trouver un repreneur.

"Nous avons toujours dit que nous serions disponibles pour aider l'administrateur à gérer le processus de transition (...) APG n'est jamais venu vers nous avec une demande précise, il n'y a donc pas eu de désaccord", a déclaré une porte-parole du groupe Shell France.

La société pétrolière n'a pas souhaité faire de commentaires sur la rencontre prévue avec Arnaud Montebourg.

Fin juillet, une deuxième société avait déposé une offre de reprise, Net Oil, qui regroupait plusieurs associés dont l'homme d'affaires Roger Tamraz. Celui-ci avait proposé de réaliser près de 500 millions d'euros d'investissements en plus de la sauvegarde des emplois.

L'avocat de Net Oil, Pascal Defalque n'était pas joignable lundi.

Le groupe APG, dont le site indique une adresse a Hong-Kong, n'a pas donné suite aux appels de Reuters.

Le Tribunal de commerce de Rouen examinera mardi à 10 heures le dossier de Petit-Couronne mais il pourrait décider d'une mise en délibéré du jugement, selon certaines sources. (Marion Douet et Marc Parrad, avec Muriel Boselli et Michel Rose, édité par Yves Clarisse)