L'agence antitrust canadienne a rejeté cette semaine l'accord proposé, affirmant qu'il porterait atteinte à la concurrence dans un pays où les tarifs des services sans fil sont parmi les plus élevés au monde.

Elle a également rejeté une proposition de cession complète de l'activité sans fil de Shaw, Freedom Mobile, basée à Calgary, estimant que cela ne suffisait pas à résoudre les problèmes de concurrence.

Un porte-parole du Bureau de la concurrence a déclaré dans une déclaration envoyée à Reuters vendredi que les cessions proposées "n'élimineront pas la diminution substantielle de la concurrence et toute proposition de remède sera évaluée individuellement".

Mais il a également laissé la porte ouverte à un règlement.

"L'introduction d'un litige n'empêche pas les parties et le Bureau de conclure un accord pour remédier aux problèmes de concurrence à tout moment", a-t-elle ajouté.

Les actions de Shaw ont prolongé leurs gains après le rapport de Reuters et ont augmenté jusqu'à 2,8 % pour atteindre un sommet de 34,74 $CAN pour la journée, bien qu'elles se négocient 14,2 % sous le prix de l'offre de Rogers de 40,50 $CAN, ce qui reflète l'incertitude entourant l'entente.

Pendant ce temps, les actions de Rogers ont chuté de 1 %, sous-performant l'indice de référence des actions canadiennes, qui a augmenté de 2 %.

Certains avocats et analystes affirment que l'accord pourrait trouver un soutien auprès du bureau si Rogers et Shaw proposent des remèdes supplémentaires.

Les avocats antitrust s'attendent à ce que Rogers et Shaw fassent appel à des acheteurs ayant fait leurs preuves dans la gestion de l'entreprise, et proposent la vente de certains magasins ou du spectre pour surmonter les préoccupations du bureau.

Rogers n'était pas disponible pour un commentaire immédiat.

Un porte-parole de Rogers a déclaré à Reuters lundi que l'entreprise continuera à s'engager auprès des régulateurs pour parvenir à une résolution.

Rogers et Shaw ont 45 jours pour répondre aux préoccupations du bureau, ce qui inclut la proposition d'un nouvel acheteur pour Freedom Mobile. Reuters a rapporté cette semaine que la société montréalaise Quebecor est considérée comme un acheteur crédible.

Quebecor a déclaré jeudi que l'accord proposé entre Rogers et Shaw lui permettait de considérer "avec une faveur croissante" l'expansion de ses activités sans fil, étant donné qu'elle aura l'alternative d'acheter les actifs sans fil de Shaw.

(1 $ = 1,2928 dollar canadien)