Genève (awp) - SGS a frôlé les 6 mrd CHF de chiffre d'affaires en lors de l'exercice 2016. La rentabilité en revanche s'est effilochée, tant au niveau opérationnel que net, en raison de coûts de restructuration de plusieurs dizaines de millions. L'annonce d'un relèvement du dividende et d'un nouveau programme de rachat d'actions, ainsi que la confirmation d'objectifs ambitieux à moyen terme, n'ont pas suffi à sortir le titre de sa torpeur à la Bourse suisse.

Le volume d'affaires annuel s'est étoffé de 4,8% par rapport à 2015 à 5,99 mrd CHF. Sur une base pro forma, ajustée des effets de change, la croissance est de 6,0%, indique le spécialiste genevois de l'inspection et de la certification lundi dans son rapport annuel.

Le résultat avant intérêts et impôts (Ebit) en revanche s'est étiolé de 0,7% à 816 mio CHF (+1,6% ajusté). Le bénéfice net attribuable aux actionnaires est de 543 mio, en recul de 1,1% par rapport à 2015, malgré une baisse de 10 mio de la charge fiscale par rapport à 2015, alors que le bénéfice ajusté (hors effets d'acquisition) a grappillé 0,6% pour s'établir à 629 mio.

Les résultats publiés par le groupe genevois sont globalement inférieurs aux attentes du marché, en particulier la performance opérationnelle. Seul le bénéfice net ajusté, attendu par les analystes à 623 mio CHF, s'est avéré supérieur aux prévisions.

La croissance organique a été freinée par la contre-performance du secteur énergétique, qui représente plus d'un quart (28%) des recettes du groupe. Les bas prix du pétrole, les difficultés récurrentes sur les marchés gaziers à l'échelle mondiale et la faible demande pour les minéraux se sont traduits pas une pression sur les prix, explique SGS.

RESTRUCTURATION COÛTEUSE

Pour contrer cette tendance, le groupe a pris des mesures de restructuration, qui vont dans un premier temps lui coûter 48,8 mio CHF supplémentaires.

Le conseil d'administration de SGS a par ailleurs donné son feu vert pour un nouveau programme de rachat d'actions de 250 mio CHF, dont le calendrier sera annoncé "en temps voulu". Il a également proposé un relèvement du dividende par action de 2 CHF, à 70 CHF, pour l'exercice écoulé, alors que les analystes l'attendaient en moyenne à 68,54 CHF.

Pour l'exercice en cours, SGS prédit une "croissance organique solide", une amélioration - sans plus de précision - du chiffre d'affaires ajusté et hors effets de change, ainsi qu'un flux de trésorerie "robuste". La direction confirme par ailleurs ses objectifs à l'horizon 2020, notamment une marge opérationnelle supérieure à 18% (alors qu'elle a reculé de 70 pb à 15,4% en 2016)

Lors de la conférence de bilan qui s'est tenue à Genève, le directeur général (CEO) de SGS, Frankie Ng, a évoqué l'éventualité d'une détérioration des relations commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, rappelant que "plus de 45%" de la part des recettes générées par SGS dans l'Empire du Milieu s'oriente vers le marché local.

CROISSANCE PAR ACQUISITIONS

SGS entend poursuivre sa stratégie de petits rachats ciblés. L'année dernières, 19 acquisitions ont représenté une progression de 203 mio CHF du chiffre d'affaires. Le CEO a laissé entendre qu'en 2017, il y aurait moins de transactions, mais que celles-ci devraient être plus importantes en termes d'apport au chiffre d'affaires.

Dans sa stratégie 2016-2020, le groupe vise une hausse de 1 mrd CHF par le biais d'acquisitions. Face aux objectifs ambitieux en termes de rentabilité, le CEO se montre confiant. "Nous avons effectué des restructurations et investi dans nos activités", des mesures qui vont se traduire par une "amélioration constante des marges".

Dans leurs commentaires, les analystes évoquent une évolution des recettes dans les grandes lignes conforme aux attentes mais pointent du doigt le recul de la rentabilité nette, malgré la baisse de la charge fiscale. Le relèvement du dividende et le programme de rachat sont salués.

La banque Vontobel souligne la génération de liquidités "spectaculaire", mais évoque un tableau contrasté selon les différentes divisions, et reproche à la direction une formulation d'objectifs trop vagues pour l'exercice en cours.

La Banque cantonale de Zurich (ZKB) qualifie de "très agressif" l'objectif de marge à moyen terme, et estime qu'il va se passer du temps jusqu'à ce que la reprise de certaines matières premières se traduise par de nouvelles recettes pour SGS.

A la Bourse, l'action SGS a terminé sur un recul de 2,05% à 2051,00 CHF dans un SMI en recul de 0,56%.

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