Mardi, la Reserve Bank of Australia est devenue la dernière en date à créer une surprise hawkish avec une hausse des taux d'un demi-point, suivant ainsi les traces des États-Unis, du Canada et de la Nouvelle-Zélande.

Et la Banque centrale européenne, plus prudente, a mis fin jeudi à un programme de relance de longue date et a annoncé une série de hausses de taux.

Voici où en sont les décideurs politiques sur la voie de la sortie du plan de relance de l'ère pandémique, classés en termes d'attitude belliciste.


Graphique : Liste de contrôle des hausses de taux -

1) NORVÈGE

La Norges Bank de Norvège a été la plus grande économie développée à lancer un cycle de hausse des taux l'année dernière et a relevé ses taux trois fois depuis septembre. Elle devrait augmenter à nouveau son taux de 0,75 % le 23 juin et prévoit sept autres mesures d'ici à la fin de 2023.

Graphique :

La

plupart des grandes banques centrales relèvent leurs taux d'intérêt - https://fingfx.thomsonreuters.com/gfx/mkt/gdvzyeljxpw/RATES0706.PNG

2) NOUVELLE-ZÉLANDE

La Banque de réserve de Nouvelle-Zélande est également l'une des banques centrales les plus bellicistes au monde. Elle a relevé le taux d'escompte officiel de 50 points de base (pb) pour le porter à 2 % le 25 mai, un niveau qui n'avait pas été atteint depuis 2016. Il s'agissait de sa cinquième hausse de taux consécutive.

Elle a prévu que les taux doubleraient pour atteindre 4 % au cours de l'année à venir et y resteraient jusqu'en 2024. L'inflation néo-zélandaise a atteint son plus haut niveau depuis trois décennies, soit 6,9 %, au cours de l'année qui s'est terminée au premier trimestre, contre un objectif de 1 à 3 %.

Graphique :

La

Nouvelle-Zélande parmi les banques centrales les plus agressives - https://fingfx.thomsonreuters.com/gfx/mkt/jnvwezdkqvw/NZ0706.PNG

3) CANADA

La Banque du Canada a procédé à une deuxième hausse consécutive de 50 points de base de son taux d'intérêt, le portant à 1,5 % le 1er juin, et a déclaré qu'elle " agirait plus énergiquement " si nécessaire.

Avec une inflation de 6,8 % en avril, le gouverneur Tiff Macklem n'a pas exclu une augmentation de 75 points de base ou plus et a déclaré que les taux pourraient dépasser la fourchette neutre de 2 % à 3 % pendant un certain temps.

Le gouverneur adjoint de la BoC, Paul Beaudry, a mis en garde contre une inflation "galopante" et les marchés tablent sur une troisième hausse consécutive sans précédent de 50 points de base en juillet.

4) BRETAGNE

La Banque d'Angleterre a relevé ses taux à quatre reprises depuis décembre, y compris le quart de point du mois dernier. Son taux directeur de 1 % est au plus haut depuis 2009.

Une autre hausse des taux est prévue le 16 juin et les marchés voient les taux terminer l'année 2022 au-dessus de 2 %. Mais la détérioration des perspectives économiques de la Grande-Bretagne rend certains responsables politiques prudents.

Graphique : L'inflation britannique est à son plus haut niveau depuis 40 ans - https://fingfx.thomsonreuters.com/gfx/mkt/zgpomexlwpd/UK0706.PNG

5) ÉTATS-UNIS

La Réserve fédérale devrait procéder à des hausses de taux d'un demi-point en juin, juillet et peut-être même au-delà, car les données sur l'emploi ne montrent aucun signe que l'économie américaine plie sous l'inflation élevée et la hausse des coûts d'emprunt.

Le taux directeur des fonds fédéraux devrait passer dans une fourchette de 1,25 % à 1,50 % le 15 juin et les marchés le voient passer à 2,75 %-3 % d'ici la fin de l'année.

La Fed réduit également sa réserve de 9 000 milliards de dollars d'actifs accumulés pendant la pandémie.

Graphique :

Les bilans

des banques centrales commencent à se réduire -- lentement - https://fingfx.thomsonreuters.com/gfx/mkt/akvezrwyzpr/balancesheets070622.PNG

6) AUSTRALIE

Alors que l'économie se redresse intelligemment et que l'inflation atteint son plus haut niveau en 20 ans (5,1 %), la Reserve Bank of Australia a relevé ses taux de manière surprenante de 50 points de base le 6 juin. Il s'agissait du deuxième mouvement consécutif de la RBA après avoir insisté pendant des mois sur le fait que le resserrement de la politique était loin d'être acquis.

Les marchés monétaires évaluent maintenant les chances d'une autre hausse de 50 points de base en juillet et voient le taux actuel de 0,85 % atteindre 1,5 % en août.

7) SUÈDE

Arrivée tardivement dans la bataille de l'inflation, la Riksbank suédoise a relevé ses taux à 0,25 % en avril dans un mouvement d'un quart de point. Avec une inflation de 6,4 %, par rapport à son objectif de 2 %, la Riksbank pourrait maintenant opter pour des mesures plus importantes.

Après avoir déclaré, pas plus tard qu'en février, que les taux ne seraient pas relevés avant 2024, la Riksbank prévoit de procéder à deux ou trois autres hausses cette année.

8) ZONE EURO

L'inflation record de 8,1 % a transformé la Banque centrale européenne dovish en faucon.

Elle a déclaré jeudi que les achats d'obligations prendraient fin le 1er juillet, que les taux augmenteraient de 25 points de base plus tard dans le mois et de nouveau en septembre. Sa dernière hausse des taux remonte à 2011.

Les marchés ont anticipé un resserrement de 143 points de base d'ici la fin de l'année, contre 138 points de base avant la déclaration de la BCE, ce qui signifie que le taux de dépôt clé de -0,50 % devrait bientôt sortir du territoire négatif.

Graphique :

L

'inflation de la zone euro atteint des sommets - https://fingfx.thomsonreuters.com/gfx/mkt/egpbkwxeovq/ecb0706.PNG

9) SUISSE

La Banque nationale suisse est sous pression pour relever son taux d'intérêt de -0,75 %, le plus bas du monde. L'inflation s'approche de son plus haut niveau en 14 ans, à 2,9 %, et la hausse des prix est en dehors de la fourchette cible annuelle de 0 % à 2 % de la BNS depuis février.

Les responsables de la BNS insistent sur le fait que la poussée d'inflation est temporaire. Mais Andrea Maechler, qui fixe les taux, estime que la BNS n'hésitera pas à resserrer sa politique si les taux d'inflation restent obstinément élevés, ce qui met en lumière la réunion du 16 juin de la BNS.

10) JAPON

Cela laisse la Banque du Japon comme la colombe indécise.

Le patron de la BOJ, Haruhiko Kuroda, déclare que la priorité absolue est de soutenir l'économie, soulignant son engagement inébranlable à maintenir un stimulus monétaire "puissant".

En avril, les prix à la consommation de base au Japon ont augmenté de 2,1 % par rapport à l'année précédente, dépassant l'objectif de 2 % de la BOJ pour la première fois en sept ans. Néanmoins, les responsables de la BOJ ont souligné à plusieurs reprises que cette inflation par les coûts s'avérera temporaire et n'entraînera pas un resserrement de la politique monétaire.

Graphique : IPC de la BOJ et de JP - https://fingfx.thomsonreuters.com/gfx/mkt/dwvkrnbyjpm/BOJ%20and%20JP%20CPI.JPG